Netflix fait les yeux doux au cinéma français

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 Mécène de la Cinémathèque, vitrine de la Nouvelle Vague, sauveur de films français en mal de salles… La France, pays de la cinéphilie, est plus que jamais l’un de ceux où le géant américain Netflix fait les yeux doux au 7e art. D’abord connue pour ses séries, la plateforme se pique désormais de «transmettre la cinéphilie», notamment à ses jeunes abonnés, et a mis en ligne successivement des films de Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, François Truffaut ou Claude Sautet. Il y a un an, la plateforme, disponible depuis 2014 en France, ouvrait des bureaux à Paris. Objectif: resserrer les liens avec le cinéma français. Car, avec son image de robinet à contenus, le roi du streaming fait encore, pour beaucoup, figure d’épouvantail.Depuis l’environnement a changé. Plusieurs concurrents se sont lancés et «Netflix essaie de ne plus apparaître comme un ennemi du cinéma, mais un partenaire loyal et fidèle, un grand-frère bienveillant», analyse l’économiste du cinéma Laurent Créton. – Planche de salut – Netflix est ainsi devenu début 2021 mécène de la Cinémathèque française, pour l’aider à achever la restauration d’une pièce d’histoire du 7e art, «Napoléon» d’Abel Gance. «En terme de communication, c’est très puissant, c’est un message au cinéma: +on partage la même culture, on est du même côté. Soyez moins réticents, d’autant que nous allons apporter de l’argent pour financer vos films+», décrypte M. Créton.Car dans le même temps, 2021 voit l’entrée en vigueur de l’obligation pour les plateformes de contribuer au financement de la production française, au même titre que les chaînes de télévision L’enjeu financier est énorme pour le cinéma français, mis à genoux par la pandémie. Et pour les plateformes, qui espèrent en retour pouvoir diffuser plus tôt les films après leur sortie en salle. Du côté du groupe, on explique voir «le pays du cinéma, qui a sa grammaire particulière» comme une pépinière de «talents». A qui il promet une diffusion sans égale à travers le monde. Il va les chercher aussi bien à la Fémis, la prestigieuse école de cinéma qui forme réalisateurs et scénaristes, que dans les quartiers populaires, où il travaille avec les classes du collectif Kourtrajmé.