Les milliardaires des médias français

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La plupart des médias français sont financés par des patrons, des familles ou des grands groupes. Parmi eux, des milliardaires ont investi l’information.

  • Bernard Arnault et la presse éco : Le PDG du numéro un du luxe LVMH est actionnaire via son groupe du quotidien économique libéral «Les Echos», du journal régional «Le Parisien» et de sa déclinaison «Aujourd’hui en France», et de Radio Classique. Le groupe de Bernard Arnault, dont la fortune dépassait en 2020 les 60 milliards d’euros selon le magazine «Forbes», a pris l’an dernier 40% du groupe de médias «Challenges», éditeur du magazine économique du même nom et de «Sciences et Avenir».
  • François Pinault, opinion et Gotha: Autre grand nom du luxe avec son groupe Kering, François Pinault, dont la fortune s’élève à 36 milliards d’euros d’après «Forbes», détient au travers de sa holding personnelle Artemis, l’hebdomadaire de droite «Le Point». Il fait également partie du consortium propriétaire de «Point de vue», le magazine des têtes couronnées.
  • La famille Dassault, fidèle au Figaro: Depuis 2004, la famille Dassault, dont la fortune est estimée à 11 milliards d’euros par «Forbes», est propriétaire du groupe Le Figaro. Il détient également les médias en ligne Wansquare et «La lettre de l’Expansion», spécialisés dans l’information économique et financière.
  • Patrick Drahi, le magnat pressé : L’entrepreneur, propriétaire du groupe Altice, est entré dans l’information en 2014 avec le rachat du quotidien de gauche «Libération», qu’il a renfloué. Un an plus tard, le magnat des télécoms se constitue un empire médiatique en acquérant le groupe NextRadioTV, propriétaire de BFMTV et RMC, en plus d’autres titres de presse, dont l’hebdomadaire «L’Express». Depuis, le polytechnicien, qui pèse environ 6 milliards d’euros selon «Forbes», a réduit ses participations dans les médias touchés par la crise.
  • Xavier Niel, l’iconoclaste : Xavier Niel, patron de Free, est entré en 2010 au capital du groupe Le Monde (comprenant aussi «Télérama», «La Vie», «Courrier international») aux côtés du banquier d’affaires Matthieu Pigasse (avec qui il rachète en 2014 l’hebdomadaire «l’Obs») et du mécène Pierre Bergé, décédé depuis. Via sa holding NJJ, il a aussi développé son propre portefeuille de médias, alternant investissements personnels («Nice Matin», «France Antilles») et prises de participations minoritaires («Les Jours», «La Provence», Mediapart).
  • Bolloré, le raideur influent : L’homme d’affaires Vincent Bolloré, à la tête d’un groupe diversifié dans les technologies et la logistique et propriétaire du quotidien gratuit «CNews» (ex-«Direct Matin»), s’intéresse aux médias à partir des années 2000. Il troque en 2011 ses chaînes de la TNT contre des parts de Vivendi (propriétaire du groupe Canal+) dont il prend le contrôle. C’est avec Vivendi qu’il s’est lancé à la conquête de la radio Europe 1 (groupe Lagardère) et est rentré en négociations exclusives pour acquérir le groupe de magazines Prisma («Femme actuelle», «Géo», «Gala», «Capital»). En Europe, il est également actionnaire minoritaire du groupe espagnol Prisa («El País», «Le Monde») et du géant italien Mediaset.
  • Bouygues, BTP, télécoms et télé : Le groupe Bouygues est entré dans la télévision en 1987 en rachetant TF1 lors de sa privatisation, puis s’est diversifié dans les télécoms. Il a fait de TF1 la 1ère chaîne française en termes d’audiences malgré une concurrence accrue.
  • Daniel Kretinsky, celui qui inquiète: L’arrivée dans la presse française du milliardaire tchèque, déjà à la tête d’un petit empire médiatique dans son pays et d’un puissant groupe énergétique, a provoqué une déflagration en 2018 avec le rachat des magazines du groupe Lagardère Active puis de l’hebdomadaire «Marianne». Nouveau choc lorsque le magnat, riche de près de 3 milliards d’euros d’après «Forbes», a racheté 49% des parts de Matthieu Pigasse dans Le Monde, provoquant au passage des remous avec les autres actionnaires.