Le géant français des télécoms Orange a revu en hausse ses objectifs annuels et dit jeudi vouloir «engager un dialogue constructif» sur le rachat de SFR avec Altice France, après son rejet de l’offre soumise par l’opérateur avec Bouygues Telecom et Iliad (Free). Les revenus du groupe ont atteint près de 10 milliards d’euros (+0,8%) au troisième trimestre et l’excédent brut d’exploitation après loyers (Ebitdaal), son principal indicateur de rentabilité, est ressorti en hausse de 3,7%, à 3,4 milliards d’euros, a indiqué Orange dans un communiqué. «Ce qui nous conforte pour relever notre objectif annuel (d’Ebitdaal) à au moins 3,5% de croissance sur l’année 2025», a déclaré la directrice générale du groupe, Christel Heydemann, lors d’une conférence de presse. Orange s’attend par ailleurs à un impact positif de l’intelligence artificielle de 300 millions d’euros en 2025, «soit grâce à des gains d’efficacité, soit d’optimisation de revenus», a-t-elle détaillé. Concernant le dossier SFR, pour lequel Bouygues Telecom, Orange et Iliad ont fait une première offre de rachat non engageante le 14 octobre, écartée par le groupe Altice France, la patronne d’Orange a précisé qu’il n’y avait «aucune certitude à ce stade qu’un accord sera trouvé mais nous souhaitons créer un dialogue constructif». Le refus d’Altice France n’a pas «surpris» Orange, a expliqué Laurent Martinez, directeur financier du groupe, lors d’un échange avec la presse. «C’est une pratique normale de négociation d’avoir ce genre de retour», selon lui. Les trois opérateurs ont maintenu leur offre, qui valorise la plupart des actifs de SFR à 17 milliards d’euros et la valeur totale d’Altice France à 21 milliards, «juste en deçà» de la valorisation moyenne calculée sur le secteur, d’après une note de la banque UBS. «C’est une offre attrayante» et «une solution française sur un sujet stratégique», a soutenu Laurent Martinez. Orange souhaite «avancer le plus rapidement possible» dans ce dossier, mais le processus pourrait «être long», a précisé Christel Heydemann. Si Altice France et les trois opérateurs parvenaient à se mettre d’accord, l’examen du dossier par les autorités compétentes en matière de concurrence pourrait durer environ 18 mois, selon les estimations de Bouygues. «Il ne fait aucun doute qu’une consolidation (du secteur télécoms) en France créera de la valeur pour toutes les parties prenantes, y compris pour nous», a assuré Laurent Martinez. Au troisième trimestre, la croissance du groupe Orange a été tirée par ses activités en Afrique et au Moyen-Orient, où son chiffre d’affaires est en augmentation de 12,2% à 2,1 milliards d’euros. En France, son principal marché, le chiffre d’affaires recule de 3,7%, à 4,3 milliards d’euros, en raison notamment des effets prix sur les services de détail et d’une baisse des ventes d’équipements, tandis qu’en Europe hors France, ses revenus sont en hausse de 4,7% à 1,8 milliard d’euros. La filiale Orange Business, spécialisée dans les services aux professionnels, enregistre quant à elle une baisse de 4,3%, à 1,7 milliard d’euros sur la période.



































