OVHcloud à Strasbourg : un «départ de feu accidentel» semble être à l’origine de l’incendie

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Un «départ de feu accidentel» semble être à l’origine de l’incendie qui a ravagé mercredi les centres de données d’OVHcloud à Strasbourg, affectant des milliers de sites internet et laissant craindre des pertes définitives de données, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier.
«Les premiers éléments de l’enquête (…) font penser à un départ de feu accidentel», a indiqué cette source, qui précise que «les investigations sont toutefois toujours en cours». «L’enquête a été confiée à la Sûreté départementale du Bas-Rhin», a-t-on ajouté.
L’incendie, qui n’a fait aucun blessé, s’est déclaré dans la nuit de mardi à mercredi dans l’un des quatre centres de données d’OVHcloud installés dans une zone industrielle, à l’est de Strasbourg, près de la frontière allemande. Il a pu être maîtrisé grâce au déploiement d’importants moyens de secours, notamment 115 sapeurs pompiers et 44 engins. Tout risque de pollution a été écarté.
L’incendie et la coupure de courant qui l’a accompagné ont eu des répercussions bien au-delà des frontières françaises, affectant selon OVH de «12.000 à 16.000 clients».Des structures comme le spécialiste français de trading de bitcoins Coinhouse, le Centre Pompidou ou la plateforme d’accès aux données publiques data.gouv.fr ont signalé des perturbations, parfois seulement temporaires, dans l’accès à leurs sites internet ou l’utilisation des courriels. Certains ont fait part de pertes définitives de données, tel le studio britannique de jeux vidéos Facepunch, éditeur de Rust. Mercredi, OVHcloud a toutefois indiqué ne pas être alors en mesure de confirmer d’éventuelles pertes définitives, arguant que, en fonction des sauvegardes ou des redondances souscrites, «il existe autant de possibilités que de clients».
OVHCloud a été créé en 1999 sous le nom d’OVH par Octave Klaba, jeune Français d’origine polonaise arrivé dans l’Hexagone à l’adolescence. L’entreprise a commencé par faire de l’hébergement de sites internet, avant de se lancer dans les services «cloud» pendant la décennie 2010.
Avec quelques rares autres acteurs, elle porte les espoirs du cloud européen face aux géants américains et chinois de ce secteur devenu stratégique pour l’économie numérique. Le dernier chiffre d’affaires publié date de 2019 (600 millions d’euros). Le groupe compte 2.450 collaborateurs, dont la moitié en France, et opère 32 centres de données dans le monde.
L’entreprise avait annoncé la semaine dernière qu’elle se «préparait» à rentrer en Bourse, marque ultime de la réussite et rareté dans le secteur de la tech française.