Le Conseil de Paris adopte la charte de téléphonie mobile encadrant le déploiement de la 5G dans la capitale, et la création d’un Observatoire sur le sujet

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Le Conseil de Paris a adopté mercredi, avec le soutien des élus de droite et malgré l’opposition des écologistes, pourtant alliés de la maire PS Anne Hidalgo, la charte de téléphonie mobile encadrant le déploiement de la 5G dans la capitale, et la création d’un Observatoire sur le sujet.
La délibération a été adoptée grâce aux voix des élus socialistes, communistes et du groupe d’opposition Changer Paris (LR) qui a retiré ses 4 amendements, estimant avoir été entendu par l’exécutif sur la plupart de ses revendications.
«Nous pourrions faire un coup politique» en faisant échouer le vote, «mais nous sommes des élus responsables», a souligné l’élu LR David Alphand. «Je vous remercie pour ce geste», lui a répondu la maire PS Anne Hidalgo, assumant une position «pragmatique» afin de «faire entendre la voix des Parisiennes et des Parisiens» aux opérateurs télécom.
Les Verts, qui réclamaient un moratoire et avaient regretté en février l’accord trouvé entre l’exécutif et les opérateurs pour le déploiement de la 5G dans les prochaines semaines, ont voté contre le projet de leurs alliés de la majorité. «Vous négociez dans notre dos une charte avec les opérateurs que nous avons découverte dans la presse», a reproché l’élu EELV Emile Meunier. Une charte selon lui «régressive par rapport à la charte actuelle».
La nouvelle charte de la téléphonie mobile, censée donner «une meilleure information» sur les impacts de la 5G, et la création d’un Observatoire de la téléphonie mobile fait suite à la conférence citoyenne organisée par la ville fin décembre.
«Ce travail se fait dans un cadre national qui ne donne que très peu de place aux collectivités locales», a rappelé l’adjoint au budget Paul Simondon, à l’origine de l’accord avec les opérateurs. En la matière, c’est l’État qui décide et les maires ne peuvent pas s’opposer juridiquement. Plusieurs villes, au départ récalcitrantes, ont fini par laisser les opérateurs allumer leurs réseaux 5G, à l’image de Strasbourg, Lyon et Bordeaux.
Les opérateurs et les pouvoirs publics cherchent néanmoins à prendre en compte les réticences locales pour désamorcer un sujet devenu encore plus polémique depuis que la Convention citoyenne pour le climat a elle-même recommandé un moratoire cet été.