B. DERMONCOURT (Radio Classique) : «Chaque choix de rubrique est pensé à la fois pour l’antenne et le digital»

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Radio Classique célèbre cette saison ses 40 ans. Au rang des nouveautés, un habillage repensé par le compositeur Alexandre Desplat et une grille renouvelée axée sur la culture, l’économie et l’actualité. Radio Classique est bien loin de connaître une crise de la quarantaine. Tour d’horizon des perspectives avec Bertrand DERMONCOURT, Directeur général de Radio Classique depuis 1 an.

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Quelles sont vos ambitions stratégiques pour les 40 ans de Radio Classique ?

BERTRAND DERMONCOURT

Radio Classique est en évolution constante, mais il est essentiel de ne pas tout bouleverser. Nous le savons, une transformation trop brusque peut mener à l’échec. Voilà pourquoi nos changements sont pensés pour durer. Pour les 40 ans de Radio Classique, nous avons introduit deux grandes nouveautés. La première est le nouvel habillage sonore, une première pour nous. Même si ce n’est pas la première chose que l’on voit, l’habillage est crucial pour une radio. Il en impacte tous ses aspects : animateurs, information, musique et lancement de publicités. C’est notre façon de célébrer cet anniversaire. Nos jingles et tops horaires sont essentiels pour donner un ton à nos émissions. Pour ce renouveau, nous avons fait appel à un maître en la matière : le compositeur oscarisé Alexandre Desplat. Il a créé une mélodie qu’il qualifie lui-même d’élégante, légèrement sophistiquée et résolument française. Pour nous, c’est une valeur ajoutée qui embellit Radio Classique. Notre seconde grande nouveauté est la refonte de la matinale, suite au départ de Guillaume Durand pour les émissions du week-end.

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Qu’est-ce qui change vraiment dans la matinale ?

BERTRAND DERMONCOURT

Toujours plus d’expertise au service d’une information qui décrypte les événements du monde et éclaire la réflexion. David Abiker prend la relève de Guillaume Durand qui en a fait l’un des rendez-vous médias les plus attendus et les plus influents. Les chroniqueurs sont des fins connaisseurs de la vie politique, économique et internationale.

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Comment maintenez-vous l’esprit libre et éclectique pour un public CSP+ ?

BERTRAND DERMONCOURT

Bien que nous ciblions commercialement les CSP+, notre audience s’étend bien au-delà. Nous touchons principalement les grandes villes du fait de la localisation de nos émetteurs qui sont moins répandus dans les zones rurales.

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Combien possédez-vous d’émetteurs?

BERTRAND DERMONCOURT

Nous disposons de 100 émetteurs. Grâce à cela, notre audience FM touche 1 million d’auditeurs quotidiennement. Rien que pour la matinale, nous enregistrons 400.000 auditeurs, avec un pic d’audience à 2%.

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Envisagez-vous le DAB+ comme votre perspective la plus prometteuse?

BERTRAND DERMONCOURT

Le DAB+ est en effet une perspective optimiste pour nous, mais sur le long terme. À court et moyen terme, nous rencontrons des défis concernant notre diffusion.

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Pourtant, vous cartonnez en streaming avec 3 millions de streams par mois, soit près de 2 fois l’audience de votre concurrent direct….

BERTRAND DERMONCOURT

C’est exact ! Et 7 millions de podcasts le mois dernier, une ascension confirmant notre position de leader sur le segment. «Franck Ferrand raconte» se place 5ème émission de France la plus podcastée. En revanche, il y a un vrai décalage entre les audiences digitales et l’audience réelle communiquée par Médiamétrie. Nous espérons que la méthode de mesure des audiences s’adaptera à cette nouvelle réalité.

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Qu’est-ce qui a conduit au doublement de vos audiences depuis 1999 ?

BERTRAND DERMONCOURT

Le tournant majeur pour Radio Classique s’est produit une décennie après son lancement, quand nous sommes passés à un format de radio de flux, d’abord avec des extraits musicaux, puis à des œuvres complètes au moment du rachat de la radio par LVMH. Et ces derniers temps, nous vivons le basculement vers le digital. Désormais, chaque choix concernant les rubriques de la matinale est fait à la fois pour l’antenne et pour le digital. C’est la première fois que nous les pensons ainsi.

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L’application mobile est-elle au centre de la transformation de l’expérience de vos auditeurs ?

BERTRAND DERMONCOURT

Depuis son lancement en mars dernier, la nouvelle application mobile de Radio Classique, fruit d’une collaboration entre la Direction Numérique des «Échos» et l’agence Go&Up, connaît un franc succès. Chaque mois, elle attire plus de 800.000 visiteurs et permet à plus de 500.000 auditeurs d’écouter Radio Classique en direct. Depuis septembre, l’application continue d’évoluer pour mieux répondre aux besoins de ses utilisateurs. Au programme : une augmentation des notifications afin de tenir les auditeurs davantage informés des actualités et des programmes de la radio. Une mise en avant accrue des podcasts, notamment avec toutes les chroniques de la matinale disponibles juste après leur diffusion à l’antenne.