Pascale DOPOURIDIS, Directrice déléguée au Pôle Danse et Musique à France Télévisions

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Présentées pour la première fois par le duo Judith Chaine et Leila Kaddour-Boudadi, les «Victoires de la Musique Classique» s’installent ce mercredi soir à la Seine Musicale de Boulogne Billancourt pour leur 26ème édition qui fait la part belle à la vitalité des jeunes musiciens. La soirée sera diffusée en direct sur France Musique et France 3. L’occasion de nous entretenir avec Pascale DOPOURIDIS, Directrice déléguée au Pôle Danse et Musique de France Télévisions.

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Ce soir, France 3 célèbre les «Victoires de la Musique Classique» depuis La Seine musicale. Quelle place France Télévisions donne-t-elle à la musique classique ?

PASCALE DOPOURIDIS

Le service public est le seul groupe audiovisuel à proposer autant de musique classique, à la télévision. Il y a une offre à la fois sur France 3 mais aussi sur France 2 de manière complémentaire. Typiquement, une série comme «Philharmonia» nous permet de découvrir l’univers du classique, tout comme «Le Grand Echiquier» dans un autre genre. Il y a une vraie volonté du service public de reconquérir la musique classique à la télévision.

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Sur France 3, vous avez des marques établies. Souhaitez-vous les pérenniser ?

PASCALE DOPOURIDIS

De «Fauteuils d’orchestre» aux «Victoires de la Musique Classique», cela devient des marques incontournables. Toutes les formes du classique sont présentées (récital, musique de chambre, opéra, maîtrises d’enfants, concerto, …) et nous découvrons par la même occasion de nouveaux musiciens. Chaque émission a sa spécificité avec une ligne directrice très forte au sein de France 3. Cela fait 10 ans que l’on met en avant la jeune génération. La télévision, c’est une scène pour eux.

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Même si les audiences restent modestes …

PASCALE DOPOURIDIS

Nous atteignons tout de même près d’1,2 million de téléspectateurs sur les «Victoires de la Musiques Classiques». On joue notre rôle de manière complémentaire. D’ailleurs, sur toutes les émissions de ce type, on insiste sur la dimension qualitative. Fin janvier, pour sa cinquième édition, «Fauteuils d’orchestre» réunissait sur France 3 plus d’1 million de fidèles le vendredi soir dans une case qui est en moyenne à 1,3 million. Même si nous voulons faire toujours plus d’audience, c’est tout-à-fait honorable.

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Un mot sur les «Victoires» et sa résonance dans le métier ?

PASCALE DOPOURIDIS

La 26ème édition des «Victoires de la Musique Classique» fait la part belle à l’incroyable vitalité des jeunes musiciens de notre pays. La transmission, la rencontre des générations, le partage entre jeunes talents et artistes seront les fils rouges de notre soirée mise en images par le réalisateur Franck Broqua. Quelques-uns des plus grands noms de la scène internationale actuelle seront sur notre plateau : le pianiste chinois Lang Lang, Roberto Alagna et Aleksandra Kurzak en duo, la soprano Julie Fuchs, le violoniste Renaud Capuçon, le jeune violoncelliste Edgar Moreau, le contre-ténor Philippe Jaroussky entouré des jeunes élèves de son académie… et bien d’autres encore.

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De nouveaux numéros du «Grand Échiquier» sont-ils en préparation sur France 2 ?

PASCALE DOPOURIDIS

Oui, un nouveau numéro verra le jour d’ici à la fin de la saison.

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Quelle place donnez-vous à la danse sur France Télévisions ?

PASCALE DOPOURIDIS

Nous sommes dans une logique volontairement offensive. Le spectacle vivant sera de plus en plus présent sur les chaînes du service public, et à de meilleurs horaires. Nous enregistrons «Le Lac des Cygnes» à l’Opéra de Paris le 21 février prochain, pour une diffusion prévue en deuxième partie de soirée sur France 5. C’est la première fois que nous essayons de réduire les délais d’enregistrement des spectacles avec la diffusion. Toutes les chaînes du groupe France Télévisions se mettent à la musique classique et au spectacle vivant. Pour rappel, France 5 a ouvert une case de deuxième partie de soirée, le samedi.

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Votre politique de captation de spectacles en région évolue-t-elle ?

PASCALE DOPOURIDIS

C’est l’une des dimensions sur laquelle nous travaillons. Nous mettons en place une véritable politique de spectacles vivants en région. A ce titre, nous avons repéré une dizaine de festivals et d’opéras que nous allons capter pour être diffusés directement dans la région, et repris dans notre case «Appassionata» sur France 3. La culture n’est pas uniquement parisienne, elle est partout en France. De plus, 98% des captations que nous réalisons sur France 3 se passent déjà en région. Aujourd’hui, nous allons plus loin pour que les antennes régionales de France 3 puissent diffuser les opéras et les spectacles liés à leur région.    

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Quelle est l’autre priorité ?

PASCALE DOPOURIDIS

Conquérir le numérique sur cette thématique. Cela va devenir un enjeu très fort. J’avais déjà relancé sur la page Facebook de France 3 le Concours international Long-Thibaud-Crespin … Nous allons aller encore plus loin, et sur d’autres projets.