Quand les politiques parlent djeun’s sur Twitter

527

Un ministre qui écrit «LOL» au vu et au su de tous. Vraiment ? Hérésie ou hallucination ? Non, c’est aujourd’hui une réalité, un signe de plus de l’imprégnation des codes du web et des réseaux sociaux dans des sphères où on ne les attend pas forcément. Mercredi, Eric Besson, ministre de l’Industrie, a envoyé un tweet dont le caractère privé faisait peu de doute («Quand je rentre je me couche. Trop épuisé. Avec
toi?»). Quelques minutes après, il a plaidé l’erreur d’aiguillage: «LOL et excuses. Ça m’apprendra à manipuler la liste des brouillons et à appuyer par erreur sur la touche envoi». «LOL», pour «laughing out loud» (rire aux éclats en anglais), l’acronyme le plus répandu sur Internet, est utilisé pour prévenir le lecteur d’une trace d’humour, de dérision ou de second degré. Longtemps réservée aux échanges adolescents et aux conversations sur les messageries instantanées au milieu d’une nuée de smileys, l’expression est désormais  employée par tous sur les réseaux sociaux, et particulièrement sur Twitter. Dès lors que l’on devient «twitto», que l’on soit chef d’Etat ou militant de la cause animale, il devient indispensable de montrer sa maîtrise des usages du site de micro-messages: dérision, simplicité, tutoiement.