Apparue pour la première fois sur les écrans le 7 novembre 1988, «Questions pour un champion» fête ses 20 ans: un succès et une longévité qui s’expliquent par la simplicité du jeu, les efforts de modernisation de l’émission, et un animateur inusable muni de petites fiches jaunes. Adaptée d’un format australien, c’est en France que l’émission a connu son succès le plus probant, attirant chaque jour près d’un téléspectateur sur cinq, à 18h00 sur France 3. Quatre candidats s’affrontent en trois manches, répondant à des questions de culture générale, en un temps imparti. A gagner: des dictionnaires, et pour les meilleurs, de l’argent, mais loin des sommes record promises habituellement à la télévision. «Et quand on a été champion, on le met sur son CV, c’est un plus», assure Alain Ranger, le producteur. Sur l’équipe de 25 personnes de «Questions pour un champion», une dizaine travaillent sur la rédaction des questions. Une bonne question doit «être divertissante, apprendre quelque chose, n’appeler qu’une seule réponse et ne blesser personne», explique Véronique Drouhet, la coordinatrice. Les 30 000 candidats qui se sont succédés sur le plateau de «Questions» ces vingt dernières années ont répondu à 500 000 questions, rédigées à partir de dictionnaires, d’encyclopédies et de magazines. «Larousse, partenaire depuis 20 ans, apporte la crédibilité à notre quizz», précise le producteur. Julien Lepers, cravate et diction impeccables, «(s)’interdit de parler de religion, de politique, de sexe… et de corrida». «Car à chaque fois arrivaient des sacs entiers de courriers, très violents, pour ou contre», soupire l’animateur indissociable de «Questions…». Son débit mitraillette, les refrains qu’il entonne régulièrement, ses célèbres «je suis…» et ses petites fiches jaunes ont fait de l’animateur une cible prisée des imitateurs. Il dit ne pas s’en irriter et est même parvenu à faire la paix avec le plus féroce d’entre eux, Guy Carlier, à la faveur d’un séjour à Kiev, où les deux hommes commentaient ensemble l’Eurovision en 2005.