R. FESTA (France Télévision) : «D’ici 2 à 3 ans, nous voulons plus de la moitié de l’offre de programmes locaux en Outre-mer»

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En Outre-mer, France Télévisions renforce ses liens avec ses publics et réaffirme sa place de média global, garant d’une information de référence et d’une offre de programmes diversifiée. Détails avec Rémi FESTA, Directeur adjoint de la stratégie éditoriale du pôle Outre-mer de France Télévisions.

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Des audiences encourageantes ont été réalisées récemment en Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion. Le pôle Outre-mer renoue-t-il avec ses publics ?

Rémi FESTA

Les niveaux d’audience sont toujours restés très élevés. Nos stations sont portées par une offre d’information qui fonctionne très bien. En Guadeloupe par exemple, nous approchons les 75% de part d’audience sur l’information du soir, à savoir une session nationale-internationale à 19 heures, et une session purement locale à 19h30. Globalement, Guadeloupe la 1ère obtient une part d’audience de 28,1% en semaine (+1,2 point sur 1 an). En Martinique, avec 17,3 % de pda, La 1ère est la chaîne la plus suivie du département. Quant à La Réunion, la chaîne reste solide avec 12,3% de pda.

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Réaffirmez-vous votre place de média global ?

Rémi FESTA

Nous renforçons en effet la convergence entre la TV, la radio et le web. Nous voulons, d’ici 2 à 3 ans, avoir plus de la moitié de l’offre de programmes locaux et régionaux. Pour cela, nous développons des tranches de production de flux, notamment la diffusion des matinales radios à la TV. Pendant le confinement, comme nous ne pouvions plus avoir toutes les équipes de techniciens, notamment en Guadeloupe et en Nouvelle-Calédonie, nous avons produit les journaux du midi depuis les studios radio. Ce sont des modèles qui vont sans doute perdurer et se développer à d’autres moments de la journée.

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Les 1ères proposent-elles une offre inédite de programmes ?

Rémi FESTA

Il y a des programmes originaux qu’on ne voit pas dans l’Hexagone puisque nous les produisons localement. Nous avons décidé d’augmenter l’offre de documentaires et de magazines produits localement. Nous développons aussi des contenus numériques qui sont, pour certains, transversaux, et qui permettent d’avoir une offre linéaire, en plus de la diffusion délinéarisée sur le portail vidéo. On y retrouve des modules sur l’environnement, des portraits de la diaspora ultramarine, etc. Les stations travaillent leur offre d’Access Prime Time en renouvelant les productions locales.

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Renforcez-vous les liens avec les producteurs locaux ?

Rémi FESTA

Nous avons initié des rencontres avec les producteurs, par bassin (Caraïbes, Océan Indien, Pacifique, …). Sont aussi présents des producteurs nationaux qui souhaitent travailler avec nous. On leur expose les lignes éditoriales des stations pour chacune des cases. Pendant très longtemps, il y a eu une production documentaire décidée depuis Paris pour France Ô ou France 3. Cette fois-ci, on inverse les choses et on oriente le regard depuis les territoires. C’est vraiment un regard local sur sa propre population.

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Sur quoi travaillez-vous ?

Rémi FESTA

Sur l’événementialisation des antennes. Ce mois-ci, nous travaillons sur «Le mois des mémoires» à l’occasion de toutes les commémorations sur la loi contre l’esclavage et des 20 ans de la loi Taubira. Nous avons développé une offre assez conséquente de documentaires et de programmes courts. Nous allons aussi rendre hommage le 11 mai prochain aux 40 ans de la disparition de Bob Marley avec des concerts, un documentaire et une célébration avec des artistes de l’Outre-mer en hommage au chanteur. Nous nous associons à la Fête de la Radio, lancée par le CSA, en produisant des émissions et des podcasts liés à l’origine et à l’importance de la radio en Outre-mer. Et naturellement, nous nous inscrivons dans toutes les opérations initiées par France Télévisions comme la semaine de l’Europe ou encore à l’occasion du quarantième anniversaire de l’élection de François Mitterrand.