Rachat SFR: «l’emploi doit être la priorité»

 

Depuis l’arrivée de Free sur le marché du mobile début 2012, les opérateurs se sont livrés à une sanglante guerre des prix qui a sapé leurs marges mais a fait baisser la facture des consommateurs. Le président de l’Autorité de la concurrence Bruno Lasserre avait jugé en juillet que Free Mobile avait «dynamisé le secteur», et estimé que «plaider pour une consolidation en revenant à 2 ou 3 opérateurs par pays n’est pas une bonne solution. Je doute que plus de consolidation veuille dire plus d’investissement. On ne peut pas non plus prétendre que la consolidation soit favorable à l’emploi», avait-il souligné. Car la bataille entre Numericable et Bouygues se joue aussi sur le social, la préservation de l’emploi devant être la priorité des prétendants à SFR, a prévenu mercredi le gouvernement en s’immisçant dans les grandes manoeuvres autour de l’opérateur à marier. «A ce stade, notre projet ne prévoit aucun plan de départ contraint», a affirmé Philippe Marien, directeur financier de Bouygues Telecom. Alors qu’une alliance Numericable/SFR verrait se rapprocher des activités plutôt complémentaires, une fusion entre Bouygues et SFR créerait beaucoup plus de synergies et donc plus de doublons en termes d’emplois. Patrick Drahi, le patron d’Altice, s’est engagé dans Le Figaro mardi «à ne pas licencier, à conserver 8.500 emplois chez SFR et 2.400 chez Numericable, et même à recruter des commerciaux pour le marché des entreprises». Les syndicats de SFR sont pour leur part plus que sceptiques: quelque soit le projet retenu, ils attendent une «formalisation sur le maintien des effectifs, qui est la grande question», a déclaré Vanessa Jereb de l’Unsa, 1er syndicat.