SFR : les offres de rachat génèrent des craintes en termes d’emplois

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Proches en termes financiers, les offres pour racheter SFR mises sur la table par Numericable et Bouygues auraient un impact radicalement différent sur le marché français des télécoms, mais génèrent toutes 2 des craintes en termes d’emplois auprès des syndicats. Mercredi soir, Vivendi, maison mère de SFR qui veut s’en séparer pour se recentrer sur les médias, avait fait état de 2 offres engageantes «de prise de contrôle majoritaire» du 2ème opérateur télécoms français. Dans les détails, le groupe de BTP propose à Vivendi 10,5 milliards d’euros en numéraire (garantis par la banque HSBC) et de conserver 46% du capital du nouvel ensemble. Son projet de fusion valorise SFR à 14,5 milliards d’euros avant la mise en place des synergies. De son côté, Numéricable (Altice) n’a pas rendu public son projet. Selon des informations concordantes, il offre 11 milliards d’euros en numéraire, pour une valorisation de SFR à 15 milliards d’euros (pré-synergies). Il a sécurisé son financement auprès de 9 banques et laisserait 32% du capital de la nouvelle entité à Vivendi. Au-delà de ces données financières assez proches, «ce sont 2 offres assez peu comparables car elles auraient un impact totalement différent sur le paysage des télécoms», résume Sylvain Chevallier, spécialiste des télécoms. «Le projet de Bouygues a une logique plus industrielle et ferait repasser le marché à 3 acteurs, qui seraient du coup peut-être plus enclins à investir, même s’il y aurait probablement une remontée des prix et un risque sur l’emploi. Le projet de Numericable ne va quant à lui pas changer la pression concurrentielle sur le mobile, et va permettre au câblo-opérateur de devenir réellement convergent», selon lui.