Plusieurs dizaines de journalistes se sont réunis lundi à Paris devant l’Assemblée Nationale pour interpeller les députés et réclamer une loi garantissant l’indépendance des rédactions, dans le cadre de la journée d’action européenne pour les droits des journalistes. Cette manifestation, qui rassemblait une centaine de personnes selon la police et le double selon les organisateurs, s’est déroulé à l’appel de l’intersyndicale des journalistes (SNJ, SNJ-CGT, USJ-CFDT, SJ-FO). «On vient rappeler aux députés qu’ils sont là pour faire respecter la Constitution, à savoir garantir la liberté de la presse et de l’information», a déclaré Jean-François Théaldi (SNJ-CGT). «Il semble que depuis quelques années, les députés n’ont pas été garants de cette Constitution», a-t-il ajouté. «Il y a une concentration inédite dans la presse quotidienne régionale et quatre ou cinq gros industriels concentrent entre leurs mains les flux d’informations» au niveau national, selon le syndicaliste. «M. Arnault, l’indépendance, ce n’est pas du luxe», pouvait-on lire sur une large banderole brandie par des manifestants, qui interpelaient ainsi Bernard Arnault, dont le groupe de luxe LVMH veut acquérir le quotidien économique «Les Echos». LVMH possède déjà «La Tribune». «Les «Echos» et «La Tribune» sont des cas emblématiques de ce qui se passe en France», a déclaré David Larbre (SNJ). Parmi les mesures réclamées par les syndicats figure l’obligation pour l’éditeur de remettre chaque année aux institutions représentatives du personnel la composition de l’équipe rédactionnelle, en y faisant apparaître le nombre de journalistes précaires. Ils veulent aussi la consultation de l’équipe rédactionnelle sur tout changement de politique éditoriale ou rédactionnelle, avant, et lors de la nomination d’un responsable de la rédaction.