Les fabricants d’électronique restent partagés sur l’entrée en vigueur de la Radio numérique terrestre (RNT), équivalent en radio de la TNT, mais tous demandent au gouvernement plus de visibilité sur le projet encore très confidentiel. La RNT, qui promet notamment un meilleur son mais nécessite un poste de radio adapté, a été lancée le 20 juin dans trois villes seulement (Paris, Marseille et Nice). Ni Radio France ni les grands groupes privés ne participent à l’opération. La loi impose aux fabricants d’intégrer la RNT aux récepteurs dès qu’elle couvrira plus de 20% de la population: sous 18 mois, ils devront alors «intégrer dans 100% des gammes audio les (normes adaptées) DAB+ et T-DMB, cette dernière spécifique à la France, même si aucun éditeur n’émet en T-DMB», déplore le Simavelec, syndicat des industriels de matériels audiovisuels et électroniques. Intégrer les normes dès ces 20% franchis «revient à appliquer un surcoût pour 100% de la population, alors qu’elle ne bénéficierait pour 80% d’aucun service supplémentaire», déplore lundi dans son communiqué le syndicat, qui compte parmi ses adhérents Sony, Panasonic ou Samsung Electronics. Il estime à «plus de 10 euros» le surcoût pour le consommateur de cette implémentation. Le syndicat dénonce également le fait qu’adapter l’ensemble des gammes audio «serait une aberration», citant l’exemple d’une «radio-réveil en DAB+ et en T-DMB». «Ce que demandent les industriels, c’est de laisser faire le marché comme dans tous les pays du monde, s’il y a un engouement, une demande du public, bien sûr les industriels mettront à disposition des terminaux. Mais dans les conditions actuelles, la RNT, ce sera sans nous», résume le Simavelec.Il rappelle que «seuls quelques éditeurs de moindre notoriété vont émettre en numérique sur trois villes. Après ces trois villes, rien de prévu, aucune visibilité, aucun calendrier!». Il y a dix jours, un autre syndicat, le Secimavi (Syndicat des entreprises de commerce international de matériel audio, vidéo et informatique), s’était «réjoui» du lancement de la RNT mais avait estimé que «les pouvoirs publics avaient maintenant la responsabilité de mettre en place rapidement un plan de couverture de l’ensemble du territoire».