La justice argentine a donné un premier feu vert à la vente par le géant espagnol des télécommunications Telefonica de sa filiale argentine à Telecom Argentina, opération à laquelle le gouvernement Milei cherchait à s’opposer. Un jugement d’un tribunal fédéral civil et commercial, a retoqué une résolution actée en mars du secrétariat argentin de l’Industrie et du Commerce qui visait à suspendre la vente. Telcom Argentina avait procédé à un appel, auquel le tribunal «donne droit». La justice intime en outre au secrétariat de l’Industrie et du Commerce «de s’abstenir de prendre toute mesure contraire» au sens du jugement. Telefonica a engagé ces dernières années un recentrage sur ses principaux marchés (Espagne, Allemagne, Royaume-Uni, Brésil). En février, le groupe avait annoncé un accord pour la vente de ses activités en Argentine pour 1,245 milliard de dollars à Telecom Argentina, contrôlée par le groupe de médias Clarin. Javier Milei a à maintes reprises croisé le fer avec le quotidien Clarin, de droite mais critique de l’exécutif. Il avait exprimé son hostilité à la vente et était allé plus loin en mars, en édictant une résolution qualifiée de «mesure préventive suspendant les effets de l’achat de Telefonica par Telecom». La mesure, justifiait la présidence, s’appuyait sur un avis de la Commission de défense de la concurrence, et le fait que l’opération impliquerait «une concentration de 61% du marché de la téléphonie mobile, 69% de la téléphonie fixe», voire jusqu’à 80% sur l’internet dans certaines régions. La justice suspend donc la suspension de la vente en une forme de procédure en référé, mais reste à l’autorité de régulation des communications, Enacom, de se prononcer sur le fond.