«Rocky Horror Show» : la comédie musicale culte et transgressive à l’affiche du Lido de Paris

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Un vampire lubrique en porte-jarretelles, un manoir hanté, un couple de fiancés aux mains d’une horde de morts-vivants et des tubes rock endiablés: bienvenue au «Rocky Horror Show», la comédie musicale culte et transgressive, à l’affiche du Lido de Paris. Cinquante ans après sa création à Londres par Richard O’Brien, ce spectacle musical déjanté et adulé par les amateurs des films d’épouvante, de séries B et de glam-rock sexy, a été porté à l’écran en 1975 par Jim Sharman, avec Susan Sarandon dans le rôle de la fiancée.

Le film est toujours à l’affiche chaque vendredi et samedi au Studio Galande, petit cinéma parisien où l’ambiance est autant dans la salle qu’à l’écran. Partout où le film et la comédie musicale sont à l’affiche, les représentations sont marquées par la participation active et résolument potache des spectateurs parfois déguisés en vampires, et reprenant les chansons en choeur ou balançant les répliques avant les comédiens.

Phénomène de la culture queer, l’oeuvre de O’Brien raconte l’histoire de Janet Weiss et Brad Majors, un jeune couple qui tombe en panne de voiture en pleine nuit devant un manoir peuplé de créatures étranges aux ordres du mystérieux Frank-N-Furter, autoproclamé «travesti de Transylvanie», sur le point de créer dans son laboratoire secret l’homme idéal prénommé Rocky. En France, «The Rocky Horror Show» a été monté une première fois sur scène l’année de la sortie du film au Théâtre de la Porte-Saint-Martin, dans une adaptation en français de Alain Boublil et Pierre Spivakoff. Joué dans 30 pays avec plus de 30 millions de spectateurs revendiqués par la production, le spectacle est de retour à Paris pour la première fois en version originale sur la scène du Lido qui a abandonné plumes et strass pour accueillir désormais des spectacles musicaux.

«Le «Rocky Horror Show» est un ovni rock n’roll très curieux dans un hommage aux films d’horreur, le tout lié au mouvement de libération sexuelle des années 70», résume Jean-Luc Choplin, directeur artistique du cabaret et ancien patron du Châtelet qui veut «ouvrir les portes et les fenêtres en attirant de nouveaux publics avec des comédies musicales cultes». Jusqu’au 27 avril, Le Lido accueille en résidence la troupe britannique de Trafalgar Entertainment qui a remonté le «Rocky Horror Show» pour son jubilé en 2023, à Londres.

En tout, quinze artistes, accompagnés d’un orchestre de cinq musiciens. Le spectacle est sous-titré en français. «Avec ce spectacle immersif, on invite le spectateur au coeur de l’extravagance, du glamour et de l’étrangeté», ajoute Jean-Luc Choplin.

Le «Rocky Horror Show» a des allures de concert rock sous la forme d’une fête joyeuse et transgressive». Pendant deux heures, l’histoire de Rocky et de son démoniaque créateur embarque les spectateurs dans un tourbillon kitsch aux décors acidulés. Aucun temps mort avec un zeste de fantaisie macabre, le tout rythmé par des chansons telles que «Time Warp», «Sweet Transvestite» et «Dammit Janet», parmi les hymnes de la culture pop et queer. En raison de tableaux sexuellement explicites, la production déconseille le spectacle aux moins de quatorze ans.