S. HEMAR (Unifrance) : «Export des programmes Français en 2022 : La fiction française atteint son plus haut niveau historique»

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Dans le cadre de la 29ème édition des Rendez-vous d’Unifrance à Biarritz, le Centre national du cinéma et l’image animée (CNC) et Unifrance ont dévoilé leur étude annuelle sur l’export des programmes audiovisuels français. L’occasion pour media+ d’évoquer ces résultats avec Sarah HEMAR, Directrice de l’audiovisuel d’Unifrance.

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Quel bilan tirez-vous de l’export des programmes audiovisuels français sur 2022 ?

Sarah HEMAR

En 2022, les ventes de programmes audiovisuels français s’élèvent à un niveau jamais atteint de 214,8 millions d’euros, une hausse de 15,4% par rapport à 2021 et de 4,7% par rapport à 2017, précédent record. Cette forte augmentation s’explique par l’attractivité croissante des programmes français à l’international et un contexte plus porteur avec des effets de la crise sanitaire qui se sont peu à peu résorbés et la reprise des marchés professionnels. Cependant, le montant global de l’exportation de programmes audiovisuels français, en incluant les ventes, les préventes et les apports en coproduction, diminue de 15,0% par rapport à l’année record de 2021 pour s’établir à 319,6 millions d’euros. Ce recul s’explique par une baisse des préventes étrangères (-50,3% par rapport à 2021) et des apports en coproduction (-38,4% par rapport à 2021) après une année 2021 au plus haut.

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Comment expliquer le succès autour de la fiction française ?

Sarah HEMAR

La fiction française atteint en 2022 son plus haut niveau historique avec 80,7 millions d’euros de ventes, soit une hausse de 40,9% par rapport à 2021, et devient le premier genre à l’export pour la première fois depuis 1999, début du suivi statistique de l’export par genre, avec 37,6% des ventes totales. La vente de séries ambitieuses et innovantes dans une grande diversité de genres (séries historiques, jeunes adultes, fictions portées par des héroïnes…), comme «HPI», «Marie-Antoinette», «Chair Tendre» ou «Vortex» ; et la poursuite du succès des séries procédurales françaises, telles que «Tandem», «Tropiques Criminels» ou «Astrid et Raphaëlle», expliquent le succès de la fiction française à l’international. Notons aussi la forte présence des personnages féminins dans nos fictions françaises.

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Les résultats positifs du genre documentaire s’expliquent-ils par la pandémie de Covid19 ?

Sarah HEMAR

Le documentaire enregistre également une année 2022 en fort rebond après une année 2021 compliquée (+32,1%) pour atteindre 48,6 millions d’euros de ventes internationales. Les effets de la crise sanitaire, notamment les retards de livraison, se sont progressivement résorbés. La qualité et la diversité de la production documentaire française, reconnue notamment à l’international dans les genres phares que sont l’histoire, l’investigation et la nature / l’animalier, ont permis aux œuvres de circuler très largement. En témoignent les succès de «La Story Zelensky», «Constructions animales» ou encore «Planète archéologie».

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Qu’en est-il de la répartition géographique des ventes ?

Sarah HEMAR

Pour la première fois, les Etats-Unis sont le premier territoire d’export des programmes audiovisuels français avec 19,2 millions d’euros de ventes grâce à quelques ventes exceptionnelles, dont celle du format de «HPI». L’Allemagne est le deuxième pays à acheter des programmes français pour un montant de 14,2 millions d’euros, suivie de la Grande-Bretagne à hauteur de 14,1 millions d’euros.

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Le marché US est touché par une importante grève des scénaristes et des acteurs. Est-ce bénéfique pour l’export des programmes français ?

Sarah HEMAR

Nous allons devoir attendre la publication des résultats de l’export des programmes français l’année prochaine pour avoir la réponse.