S. STRANO (Festival de la Fiction) : « Nous offrons au secteur audiovisuel un temps d’écoute et d’échange »

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Cette année, le Festival de la Fiction donne rendez-vous aux professionnels de l’audiovisuel du 16 au 18 septembre pour une édition spéciale 2020, «3 jours à Paris», aux Folies Bergère. L’occasion de nous entretenir avec Stéphane STRANO, Président du Festival de la Fiction.

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A situation inédite, dispositif inédit, comment avez-vous pensé l’organisation du Festival ?

Stéphane STRANO

Avec une seule idée en tête : tout mettre en œuvre pour le faire. Nous voulions rendre possible ce moment de rencontres entre professionnels. En cette rentrée, nous accompagnons l’ensemble du secteur durant cette période sanitaire inédite. Une époque complètement bouleversée par la situation mondiale liée au traitement de la télévision dans le monde et au développement des plateformes. En délocalisant le Festival de la Fiction pendant 3 jours à Paris, nous voulons être au plus près des professionnels. Nous rassemblons ainsi l’ensemble des dirigeants et des institutions. La ministre de la Culture sera présente jeudi 17 septembre, à la suite du grand débat «Création audiovisuelle : comment inventer ensemble le monde d’après ?», pour clore les échanges entre les dirigeants des groupes audiovisuels privés et publics. Au vu du contexte actuel, il aurait été impossible de mettre en place à La Rochelle le village du festival. On a donc choisi Paris par souci d’efficacité et de sécurité.

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Comment l’avenir se dessine-t-il dans le secteur fiction ?

Stéphane STRANO

Sans avoir d’idée précise de l’évolution de la situation sanitaire, qui est un élément clé de la mise en œuvre de nos productions, les perspectives sont contrastées. D’un côté, il y a l’arrivée de nouveaux acteurs qui donnent la possibilité de faire plus de fictions françaises sous l’égide américaine, comme Netflix. Dès l’ouverture du festival, nous aurons d’ailleurs la chance de retrouver Damien Couvreur qui représentera l’équipe de Netflix en France pour parler de création française dans le grand débat artistique animé par Pascal Rogard. De son côté, Fabrice de la Patellière représentera les créations originales de Canal+. D’autre part, en pleine interrogation sur la régulation de la création française, le sujet du débat politique va concerner la transposition de la directive SMA (Services de médias audiovisuel) qui doit adopter des orientations sur l’investissement dans la création française.

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Quelle fréquentation attendez-vous au Festival de la Fiction ?

Stéphane STRANO

Nous avons des jauges qui nous limitent à 650 personnes par salle. Sur les trois jours, tout est complet. Nous allons donc pouvoir accueillir l’ensemble des professionnels et des festivaliers, de la manière la plus sécurisée possible.

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Le budget du Festival a-t-il été impacté ?

Stéphane STRANO

Nous avons été «sabrés» dans la préparation du Festival de la Fiction de La Rochelle durant toutes les semaines du confinement. Si nous avons réduit la voilure du festival cette année, l’ensemble des partenaires, le CNC en tête, nous a accompagnés. En conséquence, nous n’avons pas eu de perte cette année, tout le monde a répondu présent. C’est la preuve que le secteur avait besoin d’un temps d’écoute et d’échange. 

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Pourquoi vous êtes-vous associé à Séries Mania ?

Stéphane STRANO

C’est une manière tout à fait confraternelle d’accueillir – au sein de cette édition spéciale – le Festival Séries Mania, annulé à quelques jours de son ouverture. Nous allons co-présenter avec Laurence Herszberg, «Non man’s land» (2X45’), la fiction d’ARTE qui porte le label Série Mania. Dans l’auditorium de la Maison des auteurs à la SACD, des pitchs de la résidence de co-écriture de séries Israël-France seront présentés.