«Sécurité globale»: les sénateurs bataillent âprement sur l’utilisation des images

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Caméras piétons, drones… Le Sénat dominé par l’opposition de droite a débattu âprement mercredi jusque dans la nuit sur le volet «vidéoprotection et captation d’images» du texte «sécurité globale», examiné en première lecture. 

La chambre haute a voté le dispositif de la proposition de loi visant à faciliter le recours aux caméras piétons des policiers, mais après avoir supprimé la possibilité pour les forces de l’ordre de diffuser les images de leurs interventions dans les médias ou sur les réseaux sociaux. Pour le rapporteur Loïc Hervé (centriste), il s’agit d’éviter d’alimenter une «guerre des images». 

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a indiqué «accepter bien volontiers» la suppression de cette disposition. Le texte permet la transmission en direct des vidéos vers les centres de commandement en cas de danger et le visionnage immédiat des images pendant une intervention. «La généralisation des caméras piétons au 1er juillet attend beaucoup de ce texte», a souligné le ministre. A gauche, Esther Benbassa a dénoncé des «technologies hautement intrusives», assorties de «garanties lacunaires». Le groupe écologiste «s’oppose à toute forme de surveillance abusive des Français», a-t-elle déclaré. Le Sénat a également voté plusieurs mesures visant à étendre les possibilités d’accès aux images de vidéosurveillance, auxquelles se sont systématiquement opposés les groupes PS et CRCE à majorité communiste. La chambre haute a en revanche refusé  l’élargissement des possibilités de transmission aux forces de sécurité des images de vidéoprotection des immeubles collectifs. Le chef de file des sénateurs LR Bruno Retailleau y était pourtant favorable, mais le président de la commission des Lois François-Noël Buffet a fait valoir que des mesures similaires «ont déjà été censurées par le Conseil constitutionnel». 

Les sénateurs ont entamé en fin de séance le débat sur l’utilisation des drones, avec un échange tendu entre les deux côtés de l’hémicycle. «Ce que vous voulez, ce sont des manifestations sans policiers, sans drones et sans caméras, mais ce n’est plus possible car il y a trop de violences du côté des manifestants ou des black  blocs et la démocratie et la République doivent y répondre», a lancé Jean-Pierre Grand (LR) en direction des  élus CRCE. 

«Je ne peux pas accepter que certains de nos collègues assimilent les militants qui défendent leurs droits aux black blocs !», a répliqué la présidente du groupe, Eliane Assassi. «Attention il y a des choses que l’on croit justes et qui à terme s’avèrent dangereuses», a-t-elle mis en garde. Le Sénat doit achever jeudi l’examen de ce texte controversé.