Spécialiste d’un média ou homme orchestre aussi bien capable de rédiger une longue enquête, que d’envoyer photo et vidéo ou de tenir un blog, le rôle du journaliste fait débat dans des rédactions dont le modèle économique est bouleversé par l’Internet. Face à la baisse du nombre de lecteurs et des recettes publicitaires, tous les journaux cherchent désormais de nouveaux relais de croissance en développant leurs sites Internet ou des services d’informations sur les téléphones mobiles. Certains éditeurs ont décidé de mutualiser leurs rédactions papier et web et de former tous leurs journalistes aux nouvelles techniques liées à l’Internet: prise de photos ou de sons, montage de vidéos, animation d’un blog… Le groupe NextRadioTV, (BFM, BFM TV, RMC…) est pionnier en la matière. En 2008, il a créé une agence interne, baptisée RMC Sport, et chargé de fournir des informations sportives à l’ensemble des médias du groupe. La matière première collectée par les journalistes est centralisée au niveau de quatre desks (radio, TV, Internet, presse écrite), qui produisent des contenus pour la chaîne de la TNT BFM TV, les radios BFM et RMC, les quotidiens «La Tribune» et «Le 10 Sport», et les sites Internet du groupe. Le groupe Les Echos a lui aussi annoncé son intention de fusionner les rédactions web et papier de ses titres, pour qu’elles soient capables d’alimenter le journal, le site Internet, les services d’information de téléphonie mobile, les émissions de télévision et de radio partenaires. L’avantage est en premier lieu financier: trouver de nouvelles ressources et faire connaître sa marque à un plus large public, avec les mêmes moyens humains. Mais cette mutation ne va pas sans difficultés: réticence des journalistes, problème de droits d’auteurs et de contrats de travail, et surtout inquiétudes sur la qualité…