Start-up françaises: croissance de l’emploi et espoirs de rentabilité malgré des levées de fonds plus difficiles, selon l’association France Digitale

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L’année 2024 confirme la tendance de 2023 dans les start-up françaises, avec une croissance de l’emploi et des espoirs de rentabilité malgré des levées de fonds plus difficiles, selon un baromètre publié par l’association France Digitale ce mercredi 11 septembre.

«On est toujours dans une phase d’atterrissage par rapport aux années 2020-2021, qui étaient une phase d’euphorie», commente Maya Noël, directrice de France Digitale, une association représentant les jeunes entreprises «tech» et les fonds d’investissement spécialisés.

Après une baisse des montants investis en 2023, en lien notamment avec la hausse des taux d’intérêt, l’année 2024 s’est maintenue au même niveau au premier semestre: 4,26 milliards d’euros ont été levés par les start-up françaises, un montant identique à la même période l’an dernier.

Le baromètre, réalisé par l’association et le cabinet de conseil EY auprès de plus de 500 jeunes pousses et fonds d’investissement spécialisés, souligne néanmoins une évolution de la répartition du capital-risque investi qui révèle une restructuration du marché.

Ainsi, le premier semestre est «porté par quelques méga-levées de fonds» d’entreprises en pleine croissance (Mistral AI, Electra, HysetCo, H Company, Pigment) mais les montants moyens investis diminuent pour le reste des start-up.

«Des chiffres en demi-teinte», commente Franck Sebag, associé chez EY, alors que les secteurs d’attractivité sont aussi en évolution, avec une priorité donnée à la transition technologique par les fonds d’investissement en capital-risque.

La France parvient à maintenir sa deuxième place à l’échelle européenne, devant l’Allemagne mais toujours plus loin derrière le Royaume-Uni, où les montants investis ont progressé de 21% au premier semestre.

Les start-up demeurent optimistes quant à leur rentabilité : 32% d’entre elles ont déjà atteint cet objectif et 49% espèrent l’atteindre d’ici 3 ans.

L’écosystème français demeure pourvoyeur d’emplois, souligne également l’étude, qui totalise quelque 200.000 créations de postes (internes, directs et indirects) liées au secteur depuis un an.

Cette croissance devrait se poursuivre mais connaître un ralentissement : après 50.000 créations d’emplois en interne sur un an, l’augmentation devrait être de 40.000 postes sur l’année à venir. En effet, 86% des start-up envisagent de recruter d’ici un an, contre 92% l’an dernier.

Les difficultés de recrutement, très prégnantes il y a plusieurs années, ne constituent plus le premier défi des jeunes entreprises de la «tech», qui se concentrent sur les levées de fonds puis sur la conclusion de contrats avec des clients.