Depuis le 23 août, Fun Radio propose une nouvelle identité graphique, un nouvel habillage sonore et de nouvelles émissions et talents, tandis que RTL2 capitalise sur son positionnement historique Pop-Rock avec la mise en place de deux nouvelles émissions le week-end. Quels enjeux et ambitions pour les deux radios musicales du Groupe M6 ? Réponse avec Tristan JURGENSEN, Directeur général de Fun Radio & RTL2.
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Fun Radio se transforme. Quelle impulsion lui donnez-vous ?
TRISTAN JURGENSEN
Fun Radio se veut l’arme anti-morosité de cette rentrée. Nous avons estimé que c’était le bon moment de donner une nouvelle impulsion à la station qui a toujours une tonalité divertissante, festive et chaleureuse avec tous les rendez-vous incarnés que l’on propose. Bruno Guillon a entamé sa 11ème saison de matinale sur Fun Radio. A côté de cela, nous opérons de nombreux changements. La radio s’est dotée d’une nouvelle identité graphique et sonore. L’ancien logo datait de 1999. Nous avons aussi fait évoluer la promesse musicale. Le son dancefloor a été mis de côté l’été dernier au profit du son électro et de tubes latino, beaucoup plus dans l’air du temps. La musique qui accompagne l’auditeur tout au long de la journée doit le mettre de bonne humeur. Nous sommes aussi la seule station entre 5h00 et 11h00 du matin à proposer 6 heures de divertissement : Samy (5-6h), Bruno (6-9h) , «Le Vacher Time» (9h-11h).
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«Le Vacher Time» (9h-11h) veut s’imposer comme une «émission citoyenne». Est-ce exact ?
TRISTAN JURGENSEN
Avec la crise sanitaire que l’on traverse depuis 1 an et demi, nous avons senti le besoin de proposer un contenu dans lequel on apprend des choses. Grégory Vacher et son équipe se sont engagés à partager des réflexes écologiques aux auditeurs et des nouveaux modes de vie à travers différents témoignages. De manière naturelle, ils se sont emparés de ce terrain. La dimension ludique où l’on apprend, rit et partage, prime sur tout le reste.
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Votre chantier se situe en soirée. «Lovin’ Fun» avait fait son temps ?
TRISTAN JURGENSEN
«Lovin’ Fun» a été une formidable marque qui remonte aux années 90. On a estimé que nous avions fait le tour des sujets traités dans le programme. En revanche, une grande partie de l’équipe est restée à l’antenne. En soirée, nous avons eu un vrai coup de cœur pour Cartman qui nous a fait des maquettes exceptionnelles. Nous ne pouvions pas priver les auditeurs d’une offre de divertissement qui apporte vraiment quelque chose de nouveau. Chez les concurrents, Skyrock comme Virgin Radio, il y a beaucoup de libre antenne. Nous serons les seuls à proposer un axe de divertissement et de rire le soir. Cartman a beaucoup d’expériences en radio, il a même débuté chez nous, et nous sommes heureux de l’accueillir du lundi au jeudi de 21h à minuit. Pour les vendredis et samedis, nous conservons une offre musicale, plus pertinente par rapport aux habitudes des auditeurs. Nouveauté le dimanche soir : «La Story d’Alice», et une fois par mois, Bebew et Paga qui nous racontent les coulisses des «Marseillais».
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L’arrivée des «Marseillais» sur Fun Radio en a laissé sceptiques certains…
TRISTAN JURGENSEN
Oui, il s’agit de personnalités extrêmement identifiées et populaires qui ont autant de fans que de détracteurs. Cela ne nous dérange pas d’avoir des visages qui ne laissent pas indifférents, qui ont des choses à dire. Leur arrivée permet aussi d’assurer une synergie avec l’une des marques du Groupe M6. Que cela suscite des réactions, ça nous va très bien. Il n’y a rien de pire dans les médias que l’indifférence.
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Qu’est-ce qui vous a poussé à réinvestir le week-end sur Fun Radio ?
TRISTAN JURGENSEN
Une radio, même si elle possède une identité musicale forte comme la nôtre, doit aussi proposer des rendez-vous incarnés y compris le week-end. L’heure de la radio strictement musicale est révolue. On l’a vu lors des périodes de confinement. Il faut proposer des moments où l’on a envie de se retrouver autour d’une promesse éditoriale. Les samedis et dimanche, nous lançons «What’s Fun» (13h-14h) avec Camille Cerf et Mikka. Nous voulions muscler nos mi-journées le week-end avec des animateurs incarnant un rendez-vous léger et ludique où nous faisons un feed-back sur l’actualité de la semaine.
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Les radios s’adressant aux jeunes adultes sont-elles concurrencées par des réseaux comme Twitch ?
TRISTAN JURGENSEN
Non, car avant Twitch, il y a eu d’autres réseaux. Ce sont autant de fenêtres d’opportunités pour le média radio. Elles nous permettent de toucher un public plus large, plus jeune. La vraie concurrence des radios, ce sont les plateformes de streaming audio quand elles proposent des services de playlists qui s’enchaînent ou des programmes incarnés qui se rapprochent de notre offre.
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Constance et continuité pour RTL2 ?
TRISTAN JURGENSEN
RTL2 se veut la radio des artistes. Nous avons fait une très belle saison en gagnant des parts d’audience dans un contexte baissier. Nous conservons une stabilité à toute épreuve en semaine puisque beaucoup de changements avaient été opérés ces dernières années avec la création du «Double Expresso» (6h-9h30) et du «DriveRTL2» (16-19h). Ces deux carrefours d’audience conservent les mêmes équipes. Cela nous permet d’innover et de prendre des risques mesurés le week-end de 19h à 20h. «Pop-Rock Collection, la story» est repris par Carole Vega qui nous raconte chaque samedi des albums et artistes pop-rock cultes. Et le dimanche, on accueille un nouvel animateur-musicien Waxx qui dans son émission «Foudre», s’entretient avec des artistes, de leurs influences musicales et de leurs coups de foudre.
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Quelle est votre politique d’événementalisation ?
TRISTAN JURGENSEN
On a décidé de maintenir les plus gros événements de chacune de nos stations. «Fun Radio Ibiza Expérience» est confirmé le 21 octobre à l’Accor Arena. Ce sera le premier spectacle en jauge pleine à Bercy avec 15.000 spectateurs. Quant à RTL2, son «Pop-Rock Live» au Trianon, un événement multi-artistes français et internationaux, sera organisé, comme tous les ans à la rentrée, et se tiendra le 1er octobre prochain devant 1.200 spectateurs.