«Jeune et Golri», une série drôle et enlevée portée par de nouveaux talents comiques

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Comment devenir belle-mère d’une fillette un poil trop sérieuse quand à 25 ans, on est soi-même immature: c’est le défi posé à Prune, humoriste amoureuse d’un quadragénaire, dans «Jeune et Golri», une série drôle et enlevée portée par de nouveaux talents comiques. L’humoriste Agnès Hurstel, à l’origine de la série, et son équipe ont conquis le public lillois du festival Séries Mania où ont été présentés en avant-première les quatre premiers épisodes (la série en compte huit, de 26 minutes). En compétition dans la sélection française, la série sera diffusée à partir du 2 septembre sur OCS. Générique à l’esthétique pop et seventies, récit entrecoupé d’incrustations dessinées et musique virevoltante composée par Pierre Leroux (de Housse de Racket), «Jeune et Golri» (drôle) emmène le téléspectateur dans l’univers fantasque de Prune, l’héroïne jouée par Agnès Hurstel. En mal d’inspiration, la jeune femme, qui tente de se faire un nom dans l’univers du stand-up, voit cette dynamique changer quand survient le coup de foudre avec Francis (Jonathan Lambert), directeur financier inhibé mais sexy de 47 ans… qui la bombarde rapidement belle-mère d’Alma, 6 ans, un brin peste et très sérieuse pour son âge. À la fois comédie romantique et «buddy movie» (film de potes) entre belle-mère et belle-fille, l’idée était d’«avoir une jolie histoire malgré la différence d’âge, les obstacles et cette petite fille», avec «en toile de fond l’univers du stand-up», explique la co-scénariste Léa Domenach. Ses représentants sont campés par l’actrice et humoriste Marie Papillon, qui interprète Adé, la meilleure amie de Prune et barmaid du bistrot où elle se produit, et les stand-uppers Paul Mirabel et Nordine Ganso, deux jeunes talents qui jouent leur propre rôle. Agnès Hurstel a fait appel à la réalisatrice – et actrice – Fanny Sidney (la jeune Camille de «Dix pour cent»). Les deux femmes avaient travaillé ensemble sur la websérie d’Arte, «Loulou». Le choix de R. Jonathan Lambert pour incarner Francis s’est imposé aux trentenaires lors du casting. «Il n’arrivait pas à allumer Zoom, il appelait hors cadre un enfant pour l’aider, quand il s’est levé on a vu qu’il portait un maillot de bain» sous sa chemise, plaisante Agnès Hurstel. Ce rôle «m’a permis de me sentir homme», explique l’acteur. Outre «la comédie de situation, il y avait ce charme: je pouvais tout d’un coup désirer, voire être désirable, donc ce n’était pas désagréable». «Beaucoup d’hommes (sur le tournage) se sont projetés dans le personnage de Francis», également papa poule, angoissé et impliqué, relève Fanny Sidney. Pour la réalisatrice, qui présente aussi une autre série («Brigade mobile») au festival lillois, l’intérêt résidait également dans le rapport de Prune «à l’ambivalence, avec des désirs qui contredisent parfois ses engagements». Des contradictions déjà abordées sur scène par Agnès Hurstel sous forme de réflexion sans tabou – «dans la journée, je déteste qu’un homme me donne des ordres, mais la nuit, je suis ambivalente» – qu’elle prolonge dans la série. «J’aime être dans le «mentir vrai», quand on ne dit jamais où est la frontière entre le vrai et le faux», ajoute la comédienne, branchée sur 10.000 volts. «Le point commun entre Prune et moi, c’est l’autofiction», déclare Agnès Hurstel, révélée au grand public par des spectacles crus («Agnès bande», «Dans ma bouche») et ses billets d’humeur dans l’émission de Nagui sur France Inter. Espérant une saison 2 de «Jeune et Golri», la comédienne écrit actuellement l’adaptation de «L’Auberge espagnole» de Cédric Klapisch pour Amazon prime video et pourra être vue en 2022 dans pas moins de trois films, dont celui de Michel Hazanavicius «Z (comme Z)».