Télécoms: Bruxelles veut pousser les opérateurs à investir dans le haut débit

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La Commission européenne a annoncé lundi son intention de pousser les opérateurs de télécoms historiques à investir dans des réseaux de fibre optique à haut débit en réduisant les revenus qu’ils tirent de leurs réseaux traditionnels en cuivre. «Malheureusement, nous voyons qu’aujourd’hui, pour le moment, les compagnies de télécoms hésitent à engager des dépenses significatives» pour passer à la fibre optique, a déploré lundi la commissaire en charge de la société numérique Neelie Kroes, à une conférence réunissant les opérateurs de réseaux européens.Selon son porte-parole, Jonathan Todd, des investissements de l’ordre de 270 milliards d’euros sont nécessaires pour atteindre l’objectif de pouvoir offrir à tous les Européens d’ici à 2020 un accès à l’Internet à une vitesse d’au moins 30 Mbps, avec des connexions Internet de plus de 100 Mbps pour la moitié des ménages. Les opérateurs historiques comme France Télécom, Telefonica, Deutsche Telekom ou Telecom Italia possèdent tous des réseaux en cuivre hérités de leurs privatisations. Certains fournisseurs d’accès à l’Internet les accusent de facturer des prix d’accès trop élevés à ces réseaux, et de vouloir tirer des bénéfices faciles de l’exploitation des réseaux historiques plutôt que d’investir franchement dans la fibre optique, a-t-elle relevé. Ces derniers répondent que des prix d’accès aux réseaux cuivrés trop bas risquent d’avoir un effet concurrentiel négatif sur le développement des réseaux de fibre optique, qui coûtent cher à mettre en place. Convenant «qu’il y a de la vérité des deux côtés», Mme Kroes a estimé qu’il fallait «explorer des modèles qui puissent répondre aux 2 arguments». A cette fin, la Commission européenne a lancé deux consultations du secteur, pour bien étudier la situation notamment en ce qui concerne l’accès des opérateurs alternatifs aux réseaux, et les réseaux à large bande des opérateurs établis. Opérateurs, gouvernements, organisations de consommateurs et régulateurs nationaux sont invités à y contribuer avant la fin novembre.