Porté par ses programmes, le streaming et son studio de production, le groupe audiovisuel TF1 a vu son bénéfice net augmenter de 7,1% en 2024, à 206 millions d’euros, résistant à la concurrence «inédite» des JO de Paris sur France Télévisions. Le groupe a enregistré un chiffre d’affaires consolidé de plus de 2,3 milliards d’euros, en hausse de 2,6%, selon un communiqué publié jeudi. Ses revenus publicitaires dépassent 1,6 milliard d’euros (+2,3% sur un an).
Ils profitent d’une part d’une stabilité sur la télé traditionnelle, «malgré un contexte concurrentiel inédit» avec les JO de Paris et un «marché moins dynamique qu’attendu» en fin d’année, et d’autre part de la forte croissance de la plateforme TF1+ (146 millions d’euros de chiffre d’affaires publicitaire, en hausse de 39,2%), lancée l’année dernière. De son côté, la marge des activités du groupe TF1 «ressort à 12,6%, en légère progression par rapport à 2023 (+0,1 point)» dans «une année de transformation profonde», fait valoir TF1, qui prévoit le «maintien» d’un taux proche en 2025. Son concurrent M6, qui a également fortement investi dans le streaming et vu son bénéfice net baisser de 27% en 2024, avait annoncé mardi un taux de rentabilité de 18,5%. En 2025, le groupe, qui diffusera notamment l’Euro de football féminin et la Coupe du Monde féminine de rugby, prévoit une «croissance soutenue à deux chiffres» pour les revenus du streaming. A la Bourse de Paris, les investisseurs ont salué cette publication: vers 11h30 (10h30 GMT), l’action TF1 gagnait 4,02% à 8,16 euros, dans un marché en hausse de 1,10%. Avec 33 millions d’utilisateurs mensuels en moyenne, «le décollage de TF1+ est réussi», s’est félicité lors d’une conférence téléphonique le Président Directeur Général de TF1, Rodolphe Belmer, qui veut l’installer comme «une alternative premium à YouTube». Selon le dirigeant, la plateforme comptabilise «1,2 milliard d’heures vues», soit «plus de deux fois plus» que sa rivale M6+ (575 millions) et «50% de plus que France.tv».
Déjà présente en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, elle sera ouverte cette année «dans l’ensemble de l’Afrique francophone», a ajouté M. Belmer, visant une «exposition de TF1+ dans l’ensemble de la francophonie» fin 2025 ou début 2026. La chaîne amirale du groupe, toujours leader, a quant à elle vu sa part d’audience progresser (+0,1 point) pour la première fois depuis 2021, bénéficiant des succès de séries comme «HPI» et «Cat’s Eyes», des matches de rugby cet automne ou du «lancement réussi» de la matinale Bonjour!, qui a permis de doubler l’audience sur sa case. Sa boîte de production Newen Studios a vu ses revenus progresser de 4,6%, à 345 millions d’euros, grâce à l’acquisition fin juillet de la société américaine Johnson Production Group. Newen Studios, qui produit «Plus belle la vie, encore plus belle» et a livré au quatrième trimestre de «nombreuses productions» comme la deuxième saison de «Marie-Antoinette» pour Canal+, sera rebaptisé Studio TF1 à compter de mars. Il s’agira notamment «d’être mieux identifié à l’international» et de «renforcer les synergies avec les antennes du groupe, avec notamment le lancement sur TF1 et TF1+ en 2025 de la nouvelle série quotidienne «Tout pour la lumière» en partenariat avec Netflix», selon le communiqué. Autre objectif: «renforcer le pôle cinéma» avec «un catalogue de films étoffé» et «une nouvelle activité de distribution en salles à partir de 2026».