Très mauvaise qualité pour les sous-titrages à la télévision

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Décalages, erreurs de retranscription, voire absence de sous-titrage. La couverture des attentats de janvier sur certaines chaînes a exacerbé chez les sourds le sentiment d’exclusion, malgré les efforts de la TV ces dernières années. Les éditions spéciales sur les chaînes d’information en continu «ont été un vrai calvaire», synthétise Sophie Drouvroy, qui est sourde. Ces chaînes «n’ont pas rendu ces tristes événements accessibles, renchérit Emmanuelle Aboaf, dans la même situation de handicap, je devais attendre le journal de 20h pour comprendre ce qui se passait vraiment». De manière générale, «nous avons souvent des décalages de sous-titres notamment pour les journaux télévisés qui varient entre 10 et 30 secondes, ce qui est énorme!», explique-t-elle. En France, on estime à 300.000 le nombre des personnes sourdes; les malentendants seraient quant à eux près de six millions, dont de nombreuses personnes âgées perdant peu à peu l’audition. «Techniquement, il y aurait une solution, affirme Nicolas About, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), ce serait que les signaux de télévision soient envoyés avec 7 à 10 secondes de retard, pour que les laboratoires aient le temps de sous- titrer, mais les chaînes s’y refusent pour le moment, en invoquant la nécessité d’un vrai direct». «C’est un argument assez insoutenable», estime-t-il. La loi du 11 février 2005 sur l’accessibilité a imposé dès 2010 aux grandes chaînes de rendre accessibles 100% de leurs programmes, ce qui est globalement respecté. L’option télétexte s’active avec la télécommande. Quant aux autres chaînes de la TNT dont l’audience est inférieure à 2,5%, elles sous-titrent entre 20 et 60% de leurs programmes. Mais la qualité est loin d’être toujours au rendez-vous, malgré la signature par les chaînes d’une charte sur le sujet en 2011.