Ce soir Audrey Pulvar présentera la deuxième édition de l’émission «Français votez pour moi !» sur France 3, consacrée au débat citoyen et présidentiel, aux côtés de Jean Michel Blier, chef du service politique de la rédaction nationale. Audrey Pulvar nous confie sa satisfaction de présenter cette émission rythmée qui semble avoir trouvé son public.
média+ : L’émission «Français votez pour moi !» revendique donner la parole aux citoyens et confronter ainsi les candidats à la réalité, parlez-nous de son originalité ?
Audrey Pulvar : Pour l’émission «Français votez pour moi !» nous choisissons quatre Français qu’on a suivis et qui sont sur le plateau, et six Français en région. L’idée c’est de mettre en présence des Français avec des politiques dans le cadre de la campagne pour la présidentielle. Nous n’avons pas fait appel à des instituts de sondages, nous n’avons pas de panel mais des thèmes pour chaque émission, lundi ce sera «les nouvelles solidarités», en fonction de ces thèmes on choisit éditorialement de suivre plusieurs Français avec lesquels nous ont mis en contact nos reporters, c’est un choix purement journalistique. Les personnes que nous choisissons nous semblent emblématiques. Lundi, nous aurons par exemple un père de famille qui est puériculteur, qui gagne 1 200 euros par mois et qui ne s’en sort pas comme beaucoup de Français. Il souhaiterait avoir un deuxième travail, mais cela le ferait sortir de la légalité. On a fait le choix d’avoir un débat sur le plateau et de ne pas avoir qu’un seul candidat qui vienne pour répondre aux questions des journalistes ou des Français. Ce soir nous aurons Jean-Marc Ayrault, Olivier Besancenot, Philippe de Villiers, Jean-François Copé. Nous privilégions la confrontation d’idées comme l’ont souhaité nos téléspectateurs, ce qui permet de faire une émission plus longue et rythmée. Toutefois France 3 a retenu, avec les émissions à venir de «France Europe Express», la démarche d’un face-à-face entre plusieurs journalistes et un candidat. Pour «Français votez pour moi !», nous avons envoyé des invitations à tous les candidats, mais beaucoup ne veulent pas débattre, notamment François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Jean-Marie LePen et Ségolène Royal qui préfèrent envoyer des porte-parole. Ca peut se comprendre, même si j’aurais préféré les avoir sur le plateau.
média+ : Sur vos motifs de satisfaction, pour l’émission êtes-vous satisfaite de l’audience qui fait en moyenne 2,6 millions de téléspectateurs ? Et à titre personnel, pensez-vous que c’est un progrès particulier qu’une femme noire présente une émission politique ?
Audrey Pulvar : Nous sommes satisfaits de notre audience, nous sommes à 2,6 millions de téléspectateurs de moyenne, et à 15 ou 16% de pda. Nous étions satisfaits qu’une émission aussi longue (ndlr : 3h00), dense et exigeante ait rencontré ce public. D’autant plus que c’est une émission du service public avec tout ce que ça entraîne comme exigences sur la qualité. Ce n’est pas une émission du même type que «J’ai une question à vous poser» sur TF1, elle n’est pas accessible de la même manière. Nous ne ferons pas des audiences comme celles de Ségolène Royal sur TF1, mais nous avons le souci de cette audience et très franchement avec 15% de pda nous sommes contents. C’est une satisfaction de présenter cette émission, mais la question de ma couleur de peau je ne me la suis pas posée. Je suis assez surprise et contente que la direction de France 3 m’ait confiée de telles responsabilités alors que je suis plutôt jeune par rapport aux autres présentateurs de ce type d’émissions. Présenter ce genre de programmes à mon âge, c’est plus significatif.
media+ : Vous semblez prendre la même voie que Christine Ockrent. Après le «19/20» vous animez une émission politique aux côtés de Jean Michel Blier, Chef du service politique ?
Audrey Pulvar : C’est le mieux que l’on puisse me souhaiter. Christinne Ockrent m’a donné envie de faire ce métier, c’est un model pour moi donc ça me fait plaisir que vous preniez ce raccourci. Je suis encore loin de son niveau, mais je me souhaite sa longévité dans les médias.