Turquie: 5 journalistes d’une chaîne proche de l’opposition relaxés

Un tribunal d’Istanbul a relaxé mardi cinq journalistes d’une chaîne de télévision proche de l’opposition turque accusés d’avoir tenté d’influencer la justice, a annoncé la chaîne. Ces journalistes de la chaîne Halk TV avaient été poursuivis fin janvier pour avoir diffusé l’enregistrement, à son insu, d’un entretien avec un expert judiciaire désigné dans une enquête visant le maire d’opposition d’Istanbul, Ekrem Imamoglu. «Suat Toktas, rédacteur en chef de Halk TV, et les journalistes Seda Selek, Serhan Asker, Baris Pehlivan et Kürsad Oguz ont été relaxés», s’est félicité la chaîne de télévision sur le réseau social X. Les 4 journalistes de la chaîne d’information en continu, dont le reporter ayant réalisé l’interview, Baris Pehlivan, avaient arrêtés fin janvier avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Leur rédacteur en chef avait lui été maintenu en détention provisoire. Le représentant de Reporters sans Frontières (RSF) en Turquie, Erol Önderoglu, a qualifié cette décision de justice de «soulagement», tout en s’inquiétant du fait que «ces affaires arbitraires ne cessent pas». La justice turque a multiplié ces dernières semaines les poursuites contre des élus, artistes, journalistes et cadres du patronat critiques du gouvernement. Mardi, un maire d’arrondissement d’Istanbul, membre du parti d’opposition CHP (social-démocrate), a été destitué pour des soupçons de truquage d’appels d’offre. Plus d’une dizaine de maires du parti prokurde DEM et du CHP élus l’an dernier ont déjà été démis de leurs fonctions, la plupart pour «terrorisme».