Ukraine: le porte-parole du gouvernement Olivier Véran appelle à la «vigilance collective» contre la propagande russe

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Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a appelé mercredi à la «vigilance collective» face à la propagande russe sur la guerre en Ukraine qui trouve selon lui des «relais d’opinion» en France, via notamment «des interventions, parfois de responsables politiques, parfois d’«experts»».

«On voit émerger notamment sur des plateaux télés des interventions, parfois de responsables politiques, parfois d’«experts» qui commencent à porter sur notre territoire la parole russe comme une parole crédible et parfois même peuvent remettre en question la réalité des faits sordides qui se déroulent en Ukraine», a déclaré M. Véran dans son compte-rendu du conseil des ministres.

Après les propos du président russe Vladimir Poutine assurant que les sanctions contre Moscou «menacent le monde entier», le porte-parole du gouvernement a interrogé: «si les sanctions que l’Europe impose à la Russie faisaient plus de mal à l’Europe qu’à la Russie, est-ce que vous croyez qu’un dirigeant comme Vladimir Poutine le dirait ?». «Ne nous faisons pas (…) les porte-voix de ce qui s’apparente clairement à la surexploitation de la liberté d’expression qui est bien vivante en France contrairement à la Russie, pour servir la propagande russe», a-t-il encore plaidé, rejetant «l’exercice qui consisterait à commenter ou démentir en permanence les paroles de quelqu’un qui n’attend que cela de nous». «Il saura pouvoir compter sur des relais d’opinion et notamment via les réseaux sociaux», a-t-il fait valoir. «Mon appel à la vigilance collective, c’est que nous ne devons pas céder un pouce sur nos valeurs et le combat que nous menons pour la liberté», a conclu M. Véran.

L’ancienne ministre de l’Environnement et candidate socialiste à la présidentielle de 2007, Ségolène Royal, avait dénoncé jeudi dernier  «une propagande de guerre par la peur» de la part du président ukrainien Volodymyr Zelensky, mettant notamment en doute sur le plateau de BFMTV la réalité de «la maternité bombardée» dans le sud-est de l’Ukraine en mars.

Selon elle, «vous pensez bien que s’il y avait la moindre victime, le moindre bébé avec du sang, à l’heure des téléphones portables on les aurait eues (les images)…». Elle a présenté ses excuses deux jours plus tard «auprès des victimes», affirmant n’avoir «jamais nié les crimes de guerre», puis a admis auprès de «Libération» s’être «trompée» au sujet de la maternité.