Ukraine: un populaire blogueur pro-russe accusé de «trahison»

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) ont accusé mardi un populaire blogueur pro-russe et chef de parti en exil, Anatoliï Chariï, de «trahison» et d’«incitation à la haine», des accusations passibles de 15 ans de prison. Ex-journaliste installé en Espagne, très populaire sur les réseaux sociaux, Anatoliï Chariï est accusé d’avoir «participé activement à des opérations informationnelles russes contre l’Ukraine» destinées à «déstabiliser» le pays, a indiqué le SBU dans un communiqué. Il est accusé d’avoir «discrédité la politique d’Etat ukrainienne» et «falsifié des informations» concernant la guerre menée par Kiev depuis 2014 contre des séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine, selon la même source.Anatoliï Chariï a participé par le passé par visioconférence à des émissions de la télévision publique russe, à la ligne éditoriale habituellement hostile aux autorités ukrainiennes. Il a notamment qualifié de «guerre civile» le conflit avec les séparatistes, alors que Kiev et les Occidentaux y voient davantage une guerre organisée et financée en sous-main par la Russie. Il a également qualifié de nombreuses fois l’Ukraine de «colonie de l’Occident». «Je n’ai pas peur, ça m’est égal», a réagi M. Chariï dans une vidéo publiée sur son compte YouTube, en accusant le président ukrainien Volodymyr Zelensky d’être à l’origine de ces accusations. Russophone, Anatoliï Chariï a quitté l’Ukraine en 2012 et obtenu l’asile politique en Lituanie avant de déménager aux Pays-Bas, puis en Espagne, selon les médias. Sa chaîne YouTube affiche plus de deux millions d’abonnés. Il est également suivi par près de 350.000 personnes sur Facebook, réseau social le plus populaire en Ukraine. Il a fondé en 2019 un parti politique, le «parti de Chariï», qui a rassemblé moins de 3% des suffrages aux élections locales en Ukraine en 2020.