Un des principaux fabricants chinois de puces électroniques va recevoir une aide de 1,9 milliard de dollars (1,79 milliard d’euros) de Pékin, alors que les restrictions américaines sur les exportations de semi-conducteurs menacent les ambitions de la Chine dans les technologies, selon des médias.
Le fonds d’investissement public dans l’industrie nationale du circuit intégré va ainsi verser 12,9 milliards de yuans à Yangtze Memory Technologies Co (YMTC), indique Bloomberg jeudi citant une donnée gouvernementale. Cette mesure intervient alors que le département du commerce américain a ajouté en décembre, avec 35 autres entreprises, YMTC à sa liste noire des entreprises qui doivent obtenir une autorisation afin de bénéficier de la technologie américaine pour leurs produits.
L’administration américaine avait alors justifié cette annonce en estimant qu’il existe «un risque significatif» que ces entreprises prennent «part à des activités contraires à la sécurité nationale» des Etats-Unis. Selon le média d’informations économiques détenu par l’Etat chinois Jiemian, l’aide du fonds national chinois à YMTC fait partie d’une injection de capital qui concerne également deux entreprises soutenues par le gouvernement de la province de Hubei (centre de la Chine), où se trouve le siège de YMTC. Mardi une loi est entrée en vigueur aux Etats-Unis, visant à y relancer l’industrie des semi-conducteurs avec un plan d’aide de 40 milliards de dollars. Mais les entreprises qui souhaient en bénéficier doivent s’engager à ne pas réaliser de nouveaux investissements dans le domaine des hautes technologies dans des «pays suscitant des inquiétudes», comme notamment la Chine, pendant les dix prochaines années.
De son côté Pékin a déjà dépensé des milliards de dollars dans sa propre industrie de semi-conducteurs ces dix dernières années, pour ne plus dépendre des importations étrangères pour ses puces électroniques.
Les deux puissances économiques se livrent une bataille féroce pour la fabrication des semi-conducteurs, les Américains ayant perdu leur position dominante au profit de la Chine.
En octobre 2022, Washington, au nom de la «sécurité nationale» avait annoncé de nouveaux contrôles à l’exportation visant à limiter la capacité de Pékin à acheter et fabriquer des puces haut de gamme «utilisées dans des applications militaires». Face à ces restrictions, la Chine avait annoncé fin 2022, le dépôt d’une procédure auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), accusant Washington de mettre en péril les chaînes mondiales d’approvisionnement.
