Un peu plus de 15% des personnes de 15 ans et plus sont en situation d’illectronisme

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Un peu plus de 15% des personnes de 15 ans et plus sont en situation d’illectronisme, en recul de trois points entre 2019 et 2021, et 28% des usagers d’Internet ont des «capacités numériques faibles», selon l’Insee.

Selon l’étude publiée jeudi et réalisée en 2021 par l’Institut national de la statistique, 15,4% des personnes de 15 ans et plus sont en situation d’illectronisme: 13,9% n’ont pas utilisé Internet au cours des trois mois précédant l’enquête et 1,5% l’ont utilisé mais ne possèdent pas les compétences de base.

L’illectronisme, défini par la difficulté, voire l’incapacité, à utiliser les appareils numériques et les outils informatiques, a diminué de 3 points entre 2019 et 2021.

L’Insee y voit une conséquence de la crise sanitaire du Covid quand «les compétences liées à la recherche d’informations en ligne et l’utilisation de logiciels se sont particulièrement diffusées».

L’illectronisme touche particulièrement les personnes âgées: 62% des 75 ans et plus et un tiers des plus de 60 ans, contre 2% des 15-24 ans, selon l’enquête annuelle auprès des ménages sur les technologies de l’information et de la communication.

Un tiers des retraités sont touchés: cela concerne la moitié des anciens agriculteurs, commerçants, artisans et ouvriers, contre 10% des anciens cadres. Les personnes sans diplôme ont sept fois plus de risque d’être en situation d’illectronisme que les bac+3. L’illectronisme atteint davantage les personnes vivant seules (30%) ou les couples sans enfants (20%).

«Vivre avec des enfants favoriserait l’équipement et les compétences numériques», souligne l’Insee.

Ce sont 28% des usagers d’Internet qui ont des «capacités numériques faibles», c’est-à-dire qu’ils ne maîtrisent pas une ou plusieurs des cinq compétences suivantes: la recherche d’informations, la communication (courriels, etc.), l’usage de logiciels (traitement de texte…), la résolution de problèmes (accéder à son compte bancaire, cours en ligne…) et la protection de la vie privée (refuser des cookies, restreindre la géolocalisation…).

C’est ce domaine-là, relativement récent avec l’entrée en vigueur en 2018 du Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui est la compétence la moins répandue, quel que soit l’âge. Plus d’un internaute sur cinq ne sait pas protéger ses données en ligne.

En particulier, 68% n’ont pas changé les paramètres de leur navigateur internet pour limiter les cookies et 63% n’ont pas limité l’accès à leur profil et au contenu qu’ils ont postés sur les réseaux sociaux.

Trois quarts des internautes ne lisent pas la politique de confidentialité du site qu’ils consultent. Environ 41% n’ont pas activé de refus de l’utilisation de leurs données à des fins publicitaires.

«Cela rend les personnes les moins compétentes plus vulnérables aux vols de données et aux démarchages», relève l’Insee.