Vers une convergence de la consommation TV dans le monde

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D’après le rapport «One TV Year in the World» réalisé par Glance, en 2019, la durée d’écoute individuelle (DEI) mondiale de la télévision s’établit à 2h48 sur le téléviseur et reste relativement stable sur le long terme. Frédéric Vaulpré, Directeur de Glance, précise que «sur les 94 pays analysés dans notre rapport, nous assistons plus que jamais à une convergence de la consommation de la télévision dans le monde. Les disparités s’estompent entre les différents continents, particulièrement entre l’Amérique du Nord et du Sud, l’Europe, l’Afrique et le Moyen Orient, qui se stabilisent autour d’une durée d’écoute de 3h40. Historiquement, moins consommatrices du petit écran, l’Asie et l’Océanie affichent des durées d’écoute individuelle respectives de 2h20 et de 2h11 par jour.  Globalement, nous observons une certaine stabilité sur le long terme, avec un niveau de DEI comparable à celui du début des années 2000». Devenus incontournables ces dernières années, les écrans internet permettent aux chaînes de capter de nouveaux téléspectateurs et de faciliter l’accès au contenu proposé. Très prisés par les jeunes générations, les ordinateurs, tablettes et smartphones boostent les audiences TV. C’est particulièrement vrai pour certains types de programmes dont le jeune public est friand comme la téléréalité. Ainsi, l’audience globale du programme «Les Marseillais vs le reste du monde» diffusé sur W9 en France est réalisée à 41% sur les écrans internet, tandis que «Love island» diffusé sur itv2 au Royaume-Uni, est regardé par près de 990.000 internautes. A contrario, en Allemagne, le genre le plus regardé sur les écrans internet est celui des séries dramatiques locales, à l’image de «Die Verlorene Tochter», diffusé pour la 1ère fois en janvier 2020, dont 18% de l’audience provient des écrans digitaux. En parallèle, le replay continue de s’ancrer dans les usages. Dans les 39 pays où le replay est mesuré, en moyenne 16’ par jour sont consacrées à cette pratique. Cela peut aller jusqu’à plus de 20’ dans certains pays, comme aux USA (28’), au Royaume-Uni (29’) ou en Belgique (30’). En 2019, portées par la téléréalité, les séries non fictionnelles sont davantage représentées en tête des classements des 32 territoires étudiés. Ainsi parmi les 32 meilleurs lancements recensés, 12 sont des programmes hors fiction, soit 5 programmes supplémentaires par rapport à l’année 2018. «Lego Masters», par exemple, est un format anglais d‘Endemol Shine International, adapté en Australie. Ce défi de construction autour du jouet mythique, diffusé sur la chaîne Nine, s’affiche comme la meilleure nouveauté de l’année en termes d’audience. Les programmes suivant le quotidien de professions à haut risque comme «Kamp Waes» en Belgique ou 113 en Norvège tirent également leur épingle du jeu en trustant les tops nationaux. Côté fiction, si globalement le genre règne toujours en maître sur les audiences avec une majorité de productions locales, des particularités se dessinent. Certains programmes de niche, désormais diffusés sur de grandes chaînes nationales rassemblent un grand nombre de téléspectateurs. C’est le cas de la série fantastique «His Dark Materials» sur BBC One, meilleur lancement de l’année au Royaume-Uni, ou de la série de science-fiction «The Grave» sur Keshet 12, numéro 1 des nouveautés en Israël, détrônant les programmes de divertissement pour la 1ère fois depuis 4 ans. Certaines chaînes repartent aussi à la conquête de nouveaux genres, comme par exemple TF1 avec le très beau lancement de la fiction historique «Le Bazar de la charité». Du côté de la Turquie, après le lancement remarqué de l’adaptation de la série «Ezel» sur Pro TV en Roumanie, 3 autres adaptations de fictions turques sont prévues prochainement. Il s’agit des adaptations de «Fatmagul» pour la chaîne espagnole Antena 3, de «Black Money Love» et de «Persona», pour le public mexicain.