Les journaux doivent éviter de répéter l’erreur d’offrir gratuitement de la vidéo sur leurs sites Internet et transformer en source de revenus leurs produits pour téléphones et supports mobiles, a estimé lundi le président de l’association de la presse sud-africaine, Trevor Ncube. «Il est sans doute inévitable désormais d’offrir gratuitement la vidéo en ligne», a constaté M. Ncube lors de la cérémonie d’ouverture du congrès mondial de la presse au Cap (Afrique du Sud). «Mais qu’en est-il des supports mobiles, où les gens sont habitués à payer pour les services et les contenus?», a-t-il demandé. «Ne peut-on s’y prendre différemment cette fois, et couvrir une partie de nos coûts grâce à des revenus générés par l’audience?» Aujourd’hui, les journaux offrent gratuitement de la vidéo en ligne, en comptant sur les revenus publicitaires. Mais le maintien d’un journalisme de qualité coûte davantage que ce que les seuls annonceurs peuvent apporter, a affirmé le responsable sud-africain. Face à la concurrence de la télévision, qui à l’exception des médias publics dépend exclusivement de la publicité, la presse écrite a pu selon lui conserver sa crédibilité et sa viabilité grâce à un revenu complété par les abonnements, ce qui a permis d’«entretenir des rédactions capables, par le nombre et la qualification de leurs journalistes, de générer de l’information de haute qualité». «Nos collègues dans les journaux gratuits confirmeront que les revenus publicitaires peuvent en principe garantir un certain niveau de qualité éditoriale. Mais la vraie qualité coûte plus cher», a-t-il lancé.