Virginie DREMEAUX (FreeWheel) : «Video Marketplace Report : l’importance pour les annonceurs de maintenir une stratégie d’achat multi-écrans»

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Selon le dernier Video Marketplace Report de FreeWheel, la transformation du modèle économique des SVOD impacte le marché publicitaire en France. L’occasion pour media+ d’évoquer ces résultats avec Virginie DREMEAUX, VP Marketing chez FreeWheel.

media+ Quel constat tirez-vous de votre dernier Video Marketplace Report ?

Virginie DREMEAUX Selon le dernier Video Marketplace Report de FreeWheel, le modèle économique des services de vidéo à la demande par abonnement (SVOD) évolue vers un modèle hybride, avec la majorité de ces services cherchant à élargir leurs sources de revenus tout en attirant de nouveaux abonnés. Des plateformes telles que Netflix, Amazon et désormais Disney+ ont suivi cette voie. Cette transformation va probablement avoir un impact sur le marché publicitaire en France, en particulier dans un contexte où la demande pour les inventaires vidéo premium est particulièrement dynamique. Pour exemple, FreeWheel a enregistré une croissance significative des impressions vidéo au premier semestre 2023, avec une augmentation de 1% par rapport à la même période en 2022.

media+ Les évolutions sont-elles les mêmes à l’échelle européenne ?

Virginie DREMEAUX En France, 31% des inventaires vidéo sont vendus via des transactions programmatiques, tandis que 69% sont vendus en gré à gré, ce qui place le pays parmi les marchés les plus avancés en Europe et le met pratiquement au même niveau que les États-Unis, où 35% des transactions sont désormais effectuées via des canaux automatisés. Ce dynamisme en France est attribuable aux nombreuses avancées technologiques mises en place, principalement par les chaînes de télévision, qui facilitent de plus en plus l’accès programmatique à leurs inventaires y compris en télévision segmentée. Au cours du premier semestre de l’année en cours, les transactions programmatiques ont enregistré une croissance de 24% par rapport à la même période en 2022, tandis que les contrats en gré à gré ont connu une augmentation de 17%.

media+ À l’inverse, la VOD peine à se développer. Comment expliquer cette tendance ?

Virginie DREMEAUX En France, la grande majorité des contenus monétisés restent ceux consommés en mode vidéo à la demande (VOD), avec seulement 6% des impressions publicitaires associées à des contenus en direct live ou linéaire au cours du premier semestre. Cette situation diffère considérablement de ce qui se passe ailleurs, en particulier aux États-Unis, où les contenus en direct représentent désormais 54% des vues publicitaires vidéo. Cependant, il est probable que cette situation évolue également dans notre pays, grâce aux opportunités de monétisation offertes par la diffusion d’événements sportifs majeurs, dont les Jeux Olympiques l’année prochaine, mais également du fait de l’évolution des habitudes de consommation et à un accès croissant des téléspectateurs aux contenus gratuits proposés sur les chaînes FAST.

media+ Dans cette évolution, quel bilan tirez-vous de la TV Connectée ?

Virginie DREMEAUX En France la TV Connectée a considérablement renforcé sa dynamique, enregistrant une croissance de 47% de ses vues publicitaires en l’espace d’une seule année. Désormais, elle représente 5% du total des vues, un niveau équivalent à celui observé sur l’écran d’ordinateur. Les box opérateurs restent encore ultra majoritaires chez nous, avec 49% des vues publicitaires en ligne. Elles sont suivies par les appareils mobiles qui rassemblent 33% des vues, maintenant une part de marché significative et en augmentation de 20% en un an. Ces données confirment l’importance pour les annonceurs de maintenir une stratégie d’achat multi-écrans.