Xavier Niel, propriétaire d’Iliad, plaide pour une extinction «plus rapide» du réseau cuivre d’Orange

352

Xavier Niel, propriétaire d’Iliad, maison mère de l’opérateur Free, a plaidé mercredi devant le Sénat pour une extinction «plus rapide» du réseau cuivre d’Orange, alors que le réseau téléphonique historique doit être remplacé par la fibre optique à l’horizon 2030.

«Collectivement, on doit avoir un but, c’est d’éteindre le plus rapidement possible ce réseau cuivre», a demandé Xavier Niel lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques du Sénat, prévenant que les «clients ne vont pas migrer vers les réseaux de fibre optique si on est à une date lointaine de fermeture» du cuivre.

«On trouve qu’Orange présente un plan peu ambitieux, avec des fermetures techniques en volume qui commencent longtemps après la fermeture commerciale (…) Qu’est-ce qui nous empêche rapidement d’éteindre des grandes villes? On a pratiqué des expérimentations dans des villes moyennes, dans des petites villes, ça marche très bien», a-t-il ajouté.

L’opérateur historique a présenté en février 2022 son plan de fermeture du réseau en cuivre, seule source d’accès au réseau téléphonique pour plusieurs millions de Français. Orange prévoit une phase de transition jusqu’en 2025 pour «préparer» la fermeture du réseau, avec notamment des expérimentations menées au niveau des communes, puis une phase de fermeture technique entre 2026 et 2030, avec le début de l’arrêt de sa commercialisation.

Xavier Niel a également fustigé les demandes de l’opérateur historique concernant une hausse du «tarif du dégroupage», l’allocation versée à Orange par les opérateurs alternatifs souhaitant accéder au réseau en cuivre.

«Rien ne justifie d’augmenter le tarif du dégroupage quand le cuivre n’est pas réellement arrêté, c’est une formidable rente de situation pour Orange avec une technologie obsolète», a souligné M. Niel, ajoutant qu’»aucun pays d’Europe n’a augmenté ses tarifs de dégroupage».

Orange a décidé de «contester devant le conseil d’Etat» le tarif fixé depuis 2020, avait indiqué fin janvier Laure de La Raudière, présidente du régulateur français des télécoms (Arcep), alors qu’«il y a encore 15 millions de lignes cuivre actives en France, ce qui représente 2 milliards d’euros de revenus annuels» pour l’opérateur au tarif actuel.

De son côté, Orange estime avoir enregistré 80 millions d’euros de pertes en 2021 et 130 millions d’euros en 2022 pour son réseau cuivre, tandis qu’il continue d’investir 500 millions d’euros annuels dans son entretien.