Le studio français Xilam Animation a présenté ce weekend à Cannes un nouveau dessin animé qui redonne vie, après une éclipse de 40 ans, à «Mr Magoo», un vieux bonhomme myope né aux États-Unis en 1949 et dont les mésaventures ont fait rire plusieurs générations d’enfants. Marc de Pontavice, le président du studio spécialisé dans les films et séries d’animation, a expliqué avoir toujours eu un faible pour le personnage atypique, un antihéros qui a joué selon lui un rôle pivot dans l’histoire du dessin animé. «C’est le 1er personnage créé par le studio d’animation UPA, qui avait été monté par des animateurs partis de Disney, et il a donné naissance à un tout nouveau genre de dessins animés», rappelle-t-il. Les créateurs du personnage, Millard Kaufmann et John Hubley, victimes de la chasse aux sorcières au temps du maccarthysme, l’avaient imaginé riche mais maladroit pour se moquer de leurs détracteurs. Mais au fil du temps, «Mr Magoo» s’est imposé comme un personnage apolitique et attachant. Il a été mis à l’écran dans 3 séries de dessins animés dans les années 50, 60 et 70, et dans plusieurs films tournés avec des acteurs, dont le dernier avait été produit par Disney en 1997. En France, «Mister Magoo» a été diffusé à partir des années 1970 et rediffusé ensuite à de multiples reprises. Dans la nouvelle série, «Mr Magoo», qui refuse toujours obstinément de chausser des lunettes, ce qui lui vaut bien des ennuis, déjoue au fil des épisodes les projets néfastes d’un hamster mégalomaniaque… La série, de 78 épisodes de 7’, a été présentée au Mipjunior, marché des programmes audiovisuels pour enfants. Xilam a déjà conclu des accords de diffusion notamment en France (France 4) et en Italie. Un autre classique des dessins animés anglo-saxons a également fait son show à Cannes, «Thomas et ses amis» («Thomas the tank engine»), qui met en scène une locomotive sympathique qui découvre le monde avec ses camarades trains. Et le pingouin «Pingu», une création suisse à l’origine, reprend également du collier sur l’initiative d’un studio japonais, et quitte l’Antarctique pour s’installer en ville, dans «Pingu the city», produit pour la télévision publique NHK.