Faut-il relancer les salons professionnels, même sans visibilité très claire sur les conditions sanitaires? Trois salons de la tech françaises font le pari de repartir en présentiel avant la pause estivale, avec une forte dimension virtuelle. De multiples salons ont expérimenté des éditions 100% virtuelles depuis un an, mais ces tentatives ont montré leurs limites, et souligné le désir du retour en chair et en os. Vivatech, le grand rendez-vous français des start-up et de la tech est prévu du 16 au 19 juin au parc des Expositions de la porte de Versailles à Paris, 2 ans après sa dernière édition qui avait attiré 124.000 visiteurs. En raison des contraintes sanitaires, le format sera réduit, avec une surface d’exposition pour l’instant prévue à 25.000 mètres carrés contre 56.000 mètres carrés en 2019, selon Julie Ranty, la DG du salon. Concernant le nombre de visiteurs qui pourront être présents, «nous adapterons aux règles sanitaires qui seront en vigueur» à ce moment là, explique-t-elle. L’hypothèse souvent évoquée aujourd’hui est celle d’une personne pour 4 mètres carrés, mais des hypothèses plus restrictives ne sont pas exclues. D’où l’importance de démultiplier l’audience de la manifestation grâce au numérique et au virtuel, explique Julie Ranty. Les conférences des grandes personnalités de la tech seront organisées comme des émissions de télévision adaptés à un public à distance. Les start-up exposantes pourront communiquer directement avec leurs visiteurs numériques, permettant à Vivatech de garder au maximum sa fonction cruciale de réseautage professionnel. La 3D, la réalité augmentée seront utilisées pour rendre plus attractive la partie «innovation» du salon. Avant Vivatech, le FIC de Lille, la grand-messe française annuelle de la cybersécurité, doit avoir lieu les 8-9-10 juin à Lille, 18 mois après sa dernière édition en janvier 2020, qui avait attiré 12.500 participants. «Nous avons une date de repli début septembre. Nous avons jusqu’à la fin avril pour décider de maintenir en juin ou de reporter à septembre», explique Guillaume Tissier, le DG de la société CEIS qui organise le salon. La surface d’exposition sera globalement la même que pour la dernière édition, soit 20.000 mètres carrés. Mais il faudra montrer un test PCR négatif de moins de 48 heures pour pouvoir y accéder. Le FIC physique sera doublé d’un FIC virtuel, construit dans un monde virtuel proposé par la société parisienne Manzalab, et auquel les internautes pourront accéder sous forme d’avatar. Le salon a prévu 4 périodes d’ouverture de ce monde virtuel, d’une durée de 2 heures 30, pour éviter d’imposer aux exposants une double présence permanente physique et virtuelle. «C’est plus expérimental, on ne sait pas encore si c’est un modèle qui tient ou pas», admet Guillaume Tissier. Laval Virtual, le salon de la réalité virtuelle et augmentée qui est un des grands rendez-vous du secteur en Europe, doit se tenir de son côté du 7 au 9 juillet à Laval, plus de deux ans après sa dernière édition physique. Surfant sur l’expérience acquise depuis deux ans dans l’organisation de salons, séminaires et conférences virtuelles, Laval Virtual offrira aussi en parallèle une version entièrement numérique, accessible sous forme d’avatar. «Il y aura des programmations différentes entre le salon physique et le salon virtuel», explique Laurent Chrétien, son DG. «Il y a des conférences qui n’auront lieu que dans le virtuel, et des exposants qui ne seront que dans le virtuel», indique-t-il. Pour Laurent Chrétien, les mondes virtuels ont prouvé qu’ils facilitaient le réseautage et la faculté à recréer des rencontres imprévues, comme dans un vrai salon en présentiel. «Mais ce qui est compliqué, c’est le produit», admet-il. Pour l’instant, les méthodes qui permettent de montrer un produit dans un monde virtuel sont rudimentaires, reposant essentiellement sur la photo et la vidéo.
Accueil Internet Internet - Evènements 3 salons de la tech françaises font le pari de repartir en...