La nouvelle série-événement «Ça, c’est Paris !» – qui nous plonge dans l’univers des cabarets parisiens – débarque ce mercredi 27 novembre à 21h05 sur France 2. L’occasion de nous entretenir avec l’un de ses producteurs Michel FELLER de Mon Voisin Productions.
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Quels critères prioritaires guident vos projets de films et séries ?
Michel FELLER
Ce qui m’intéresse avant tout, ce sont les histoires, les personnages et l’originalité du point de vue. Pour la série «Ça c’est Paris !», les auteurs ont réalisé un véritable travail de fond sur l’univers du cabaret, et nous avons été immédiatement surpris de voir de nombreux clichés s’effondrer. Lorsque l’idée a émergé, nous travaillions encore sur la saison 4 de «Dix pour cent». J’en ai parlé au réalisateur Marc Fitoussi, qui a marqué un temps de silence avant de me montrer sur son téléphone une série de photos de… cabarets. Il réfléchissait lui-même à explorer cet univers fascinant.
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Quelles approches avez-vous adoptées pour les collaborations créatives ?
Michel FELLER
Nous avons pris le temps d’interviewer des professionnels du milieu, notamment des danseurs, pour mieux comprendre leur quotidien. Ce qui ressortait, c’était un paradoxe fascinant : ces femmes, qui montent sur scène en tenues légères et véhiculent une certaine image, sont en réalité des athlètes accomplies, dotées d’une hygiène de vie irréprochable et animées par un engagement profond, bien loin des stéréotypes. Le choix du lieu de tournage a été crucial. Notre rencontre avec Walter Butler, propriétaire du Paradis Latin, a été une évidence. Pour nous permettre de capturer l’essence des nuits parisiennes, il a accepté de fermer le cabaret pendant dix jours. Le reste du temps, nous avons ajusté nos prises de vue en fonction de leur calendrier de spectacles.
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Avec le succès international de «Dix pour Cent», comment abordez-vous la question de l’universalité de vos contenus ?
Michel FELLER
À l’image des grands textes, nos créations ont vocation d’essayer de traverser le temps. Pourquoi ? Parce qu’elles abordent des enjeux personnels profondément universels et donnent vie à des personnages capables de toucher le public. Il est essentiel de s’ancrer dans un contexte local, en racontant une histoire singulière, tout en y intégrant une portée universelle dans les relations humaines qu’elle explore. Avec «Ça c’est Paris !», nous avons également choisi de jouer avec la mythologie de Paris, cette image iconique qui résonne à l’international, tout en la revisitant à travers des récits et des personnages uniques.
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De quel budget avez-vous disposé pour « Ça c’est Paris !» ?
Michel FELLER
Cette série a coûté plus cher que «Dix pour cent». Nous avons notamment dû absorber sept jours de grève. Même avec l’essor des plateformes, les chaînes traditionnelles, et en particulier France Télévisions, continue de démontrer sa capacité à soutenir des projets ambitieux et à fort potentiel. Que ce soit avec «Dix pour cent» ou «Ça c’est Paris !», le service public nous a accordé une grande confiance et une liberté créative précieuse. Cette liberté, parfois plus limitée ou encadrée dans le cadre des créations pour les plateformes, nous a permis d’aller au bout de notre vision et de l’originalité de notre propos. Je tiens aussi à saluer Walter Butler, propriétaire du Paradis Latin, qui nous accompagné financièrement et significativement sur cette production pas courante.
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Pensez-vous que les plateformes redéfinissent le modèle de distribution traditionnelle ?
Michel FELLER
Oui, je le pense. Même si nous n’avons jamais produit directement pour un service de streaming, «Dix pour cent» a bénéficié d’une distribution sur Netflix, ce qui a permis à la série de toucher un public encore plus large. J’ai entendu de nombreux jeunes dire qu’ils avaient découvert la série sur Netflix avant de revenir la regarder sur la télévision traditionnelle. Cette double exposition offre une formidable opportunité : celle d’atteindre des spectateurs qui, peut-être, ne se seraient pas tournés spontanément vers le service public, tout en renforçant le lien avec un public plus traditionnel. C’est un bel exemple de complémentarité entre les plateformes et la télévision. Notre série «Ça c’est Paris !» est en discussion finale pour une vente à l’Italie et avec une plateforme importante pour une deuxième fenêtre sur la France.
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Des projets en cours pour Mon Voisin Productions ?
Michel FELLER
Le scénario du film «Dix pour cent» est enfin écrit. Nous avons eu le plaisir de travailler avec Fanny Herrero, qui a été un pilier de la série en écrivant les trois premières saisons. Son implication a permis de retrouver l’esprit original tout en explorant de nouvelles perspectives pour ce passage au format long-métrage. L’intrigue du film se concentre sur le personnage de Camille Cottin, qui se lance dans la réalisation de son premier film. Cette aventure, ponctuée de rebondissements, deviendra le prétexte rocambolesque pour réunir tous les personnages emblématiques de la série. Nous espérons pouvoir lancer la production au printemps 2025, une étape que nous attendons avec impatience.
LES DIRIGEANTS
Dominique Besnehard
Michel Feller
Co-fondateurs
COORDONNEES
46 avenue de Breteuil 75007 Paris
DATE DE CREATION
2008
PRODUCTIONS
«Ça, c’est Paris !» «Dix pour cent», «Perfect Mothers», «Cabaret de Paris» (en projet)