L’Arcom met en doute des propos rapportés par un journaliste du «JDD» sur les motivations de non-renouvellement de C8 sur la TNT

L’Arcom, régulateur de l’audiovisuel, a mis en doute dimanche des propos rapportés par un journaliste du «Le Journal du dimanche» (JDD) concernant les motivations ayant conduit cette autorité à ne pas renouveler la fréquence TNT de la chaîne C8.

Sur le site internet du «Le Journal du dimanche», ainsi que sur la radio Europe 1 et la chaîne CNews, trois médias dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré comme C8, ce journaliste a affirmé avoir surpris dans un restaurant une discussion entre des membres de l’Arcom durant laquelle ils auraient raconté avoir agi sur «commande».

«Nous, on nous a demandé de virer Hanouna (tête d’affiche de C8 qui présente l’émission «Touche pas à mon poste», NDLR), on l’a fait, on a fait notre boulot», aurait notamment déclaré un de ces membres du régulateur.

Dans un rare communiqué en forme de mise au point, l’Arcom assure dimanche qu’elle «ne dispose d’aucun élément factuel permettant d’accréditer les propos allégués et se réserve la possibilité d’engager toute démarche pour assurer sa protection et celle de ses agents».

«L’Arcom précise qu’aucun des membres du collège, en fonction actuellement ou lors de la décision rendue publique le 12 décembre 2024, et seuls décisionnaires, ne se trouvait dans le quartier mentionné le 21 février dernier.

Par ailleurs, contrairement à ce qui a été indiqué à l’antenne d’Europe 1, le siège de l’Arcom ne se situe plus dans ce quartier depuis le début du mois de janvier», ajoute l’instance. Cette dernière a déménagé en début d’année dans le 12e arrondissement de Paris, après avoir occupé des locaux dans le 15e arrondissement de la capitale, non loin des locaux des médias de la galaxie Bolloré.

Contactée, la filiale médias du groupe Lagardère, dont dépend le «Le Journal du dimanche», n’a pas souhaité réagir à ce stade au communiqué du régulateur.

En juillet, C8 et NRJ 12 avaient été écartées par l’Arcom de la présélection des chaînes retenues pour la réattribution de fréquences de la TNT (télévision numérique terrestre).

L’autorité avait confirmé ce choix le 12 décembre, avant que le Conseil d’Etat ne valide définitivement sa décision cette semaine à la suite de recours engagés par les deux chaînes éconduites.

C8 a cumulé 7,6 millions d’euros d’amendes ces dernières années en raison des dérapages de Cyril Hanouna.

«Le régulateur était juridiquement fondé à prendre en compte les manquements réitérés commis par la chaîne (…), notamment en matière de respect des droits de la personne, de protection des mineurs et de maîtrise de l’antenne», a notamment jugé le Conseil d’État dans sa décision.