Producteur de télévision et président de TOOCO, Aurélien Lipiansky franchit une nouvelle étape entrepreneuriale avec le lancement d’iQuiz, une intelligence artificielle spécialisée dans la génération de questions fiables et sourcées. Conçue pour répondre à la pénurie d’auteurs et réduire les coûts éditoriaux des jeux télévisés, cette innovation entend aussi s’imposer dans le jeu de société, l’événementiel et l’éducation. Présentation cette semaine au MIPCOM à Cannes.
Qu’est-ce qui vous a conduit à créer iQuiz ?
Cela fait des années que je produis des jeux télévisés et j’ai vu deux problèmes apparaître: la raréfaction des auteurs et l’explosion des coûts éditoriaux. Sur certains formats, l’éditorial représente la charge principale. Pour des chaînes plus petites, c’est presque mission impossible. Avec mon associé Mikaël Moreau, nous avons voulu réfléchir à une solution qui pallie cette pénurie, fasse gagner du temps et de l’argent, et ouvre de nouvelles perspectives de création.
Vous avez testé les IA existantes avant de développer la vôtre. Quels constats en avez-vous tirés ?
Nous avons testé ChatGPT et d’autres outils généralistes. Très vite, nous avons vu leurs limites : beaucoup de réponses fausses, aucune source, donc inutilisable en télé. Car valider une question suppose d’avoir au moins deux références officielles. C’est exactement ce que nous avons construit : une IA spécialisée, capable de générer des questions fiables et sourcées.
Quelles ambitions guident le lancement d’iQuiz ?
Nous voulons répondre à un besoin réel du marché. iQuiz, c’est un gain de temps et d’argent énorme, mais surtout une manière de rendre possible des projets qui ne l’étaient plus. Un bon auteur écrit 20 questions par jour. iQuiz peut en produire des milliers. Ce n’est pas une machine à remplacer l’humain, mais une façon d’alléger la partie la plus chronophage pour que les rédacteurs en chef puissent se concentrer sur la créativité, l’humour, le ton.
Quelle est la valeur ajoutée d’iQuiz par rapport aux IA concurrentes ?
Sa spécialisation. Là où une IA généraliste essaie de tout faire, iQuiz ne fait qu’une chose, mais parfaitement : générer des questions professionnelles. Nous l’avons entraînée sur une base de 30 000 questions validées par des rédacteurs français. Nous lui avons appris ce qu’est une bonne formulation, de vraies propositions de réponses, une structure claire. Et surtout, chaque question est accompagnée de ses sources. C’est une première mondiale.
Quels sont les secteurs les plus porteurs pour cette innovation ?
La télévision est notre priorité. Mais nous voyons un potentiel considérable ailleurs : les jeux de société, où le renouvellement est quasi inexistant ; les quiz-room, dont le concept est génial mais dont les questions sont souvent déceptives ; l’événementiel, avec les séminaires et team building ; et bien sûr l’éducation. Imaginez un professeur générant un quiz adapté à son cours en quelques secondes. C’est un outil puissant.
En tant que producteur de télévision, quel impact iQuiz peut-il avoir sur la création de formats TV ?
Il y a aujourd’hui beaucoup de concepts qui ne voient pas le jour parce que la partie éditoriale plombe le budget. Sur un jeu télé, tout repose sur les questions. Grâce à iQuiz, les coûts sont réduits et les délais raccourcis. Cela permet de vendre plus de formats et de libérer de la créativité. C’est un levier de développement pour les producteurs.
Quels partenariats stratégiques visez-vous ?
Nous sommes déjà en discussion avec plusieurs groupes et sociétés de production. L’objectif n’est pas d’être exclusif, au contraire. Nous voulons qu’iQuiz soit accessible au plus grand nombre, en France comme à l’étranger. (Plus l’outil sera utilisé, plus il deviendra performant.)
Justement, quelle est la dimension internationale du projet ?
Dès le départ, nous avons pensé iQuiz comme un format mondial. L’IA fonctionne dans toutes les langues, mais surtout avec une adaptation culturelle : les références musicales ne sont pas les mêmes en France, en Belgique ou au Québec. C’est ce travail de contextualisation qui fait la différence. Nous lançons iQuiz au MIPCOM cette semaine, et nous sommes convaincus que le potentiel est global.

































