A 65 ans, ce n’est pas encore l’heure de la retraite pour Godzilla

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A 65 ans, ce n’est pas encore l’heure de la retraite pour Godzilla: le studio japonais Toho veut profiter des récents succès du monstre au cinéma pour relancer ses films de patrimoine mais aussi des dessins animés, des vêtements et une montre.

Toho présentait au Mipcom, la grand-messe de la télévision à Cannes, une série de dessins animés basés sur le «kaiju» (monstre géant), qui devrait être diffusée bientôt, et des montages d’extraits de ses plus grands films.

Objectif du studio: «redynamiser Godzilla dans les prochaines années», a déclaré Michiyo Hayashi, chargé du marketing. Le grand studio japonais proposait également au Mipcom son catalogue de 29 films produits depuis 1954, dont «Ebirah contre Godzilla» (1966) ou «Godzilla vs Space Godzilla» (1994). La plupart d’entre eux ont eu une diffusion très limitée hors du Japon, avec de très rares doublages.

La bête de l’océan Pacifique a pourtant ravagé les écrans en 2014 avec un film du studio américain Legendary Pictures (propriété du groupe chinois Wanda), avant un 2e opus au succès mitigé début 2019 et surtout un choc avec King Kong, un personnage de Warner Bros, attendu en mars 2020.  

Warner et Legendary ont commencé à développer un «Monsterverse», une galaxie de 17 monstres (pour l’instant) qui devraient inspirer de nombreux films aux côtés des Avengers de Marvel et des personnages de DC Comics. Toho a aussi produit de son côté «Godzilla Resurgence» (2016), un succès au Japon. Après des whiskies et sakés estampillés Godzilla, les produits dérivés, dont il a repris les droits en 2014, devraient aussi se multiplier: une ligne de jouets en janvier 2020, un prochain partenariat avec une grande marque de vêtements et une montre dont le bracelet imite la peau du monstre.

Godzilla pourrait aussi être mis à l’honneur sur les tatamis des JO 2020 à Tokyo, l’équipe japonaise de judo l’ayant choisi comme surnom officiel. Dans un Japon qui se remettait douloureusement du désastre de la guerre, le premier film de Godzilla avait été un immense succès.

La créature est réveillée par des tests nucléaires et se met à nager vers les côtes du Japon pour y semer la terreur, comme une allégorie d’une catastrophe nucléaire. Godzilla, dont le nom découle de Gojira, la contraction en japonais des mots «gorilla» et «kujira» (baleine), «est un élément essentiel de la pop culture», a souligné Michiyo Hayashi. «S’il représentait la destruction et les catastrophes naturelles, il est devenu un symbole du renouveau».