Affaire PPDA-Porcel: l’enquête étendue à des faits apparaissant prescrits

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Décision rare rendue dans l’enquête à Nanterre visant Patrick Poivre d’Arvor, accusé de viols par l’écrivaine Florence Porcel : la cour d’appel de Versailles a décidé d’étendre les poursuites de l’information judiciaire à des faits apparaissant prescrits. Selon une source proche du dossier, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles a étendu mardi le champ de l’enquête judiciaire visant Patrick Poivre d’Arvor à des faits datant de 2004 pour lesquels Florence Porcel accuse l’ancien présentateur vedette de viol. Florence Porcel, 38 ans, accuse l’ancien journaliste de lui avoir imposé un rapport sexuel en 2004 et une fellation en 2009, ce qu’il conteste. Les faits de 2004, classés sans suite pour prescription lors d’une enquête préliminaire en 2021, n’étaient pas inclus jusqu’à présent dans l’information judiciaire actuellement menée par un juge d’instruction à Nanterre. En infirmant mardi l’ordonnance de ce juge, la cour d’appel «permet à l’instruction de poursuivre sur l’ensemble des faits» et de trancher, dans un second temps, sur leur prescription ou pas, a souligné mercredi la source proche du dossier. La défense de Patrick Poivre d’Arvor «attend de disposer des éléments plus précis avant de réagir et de commenter, le cas échéant, une décision de justice qui s’affranchirait des règles de prescription», a déclaré Jacqueline Laffont, qui confirme que son client n’a pas été entendu, à ce jour, par le juge d’instruction. L’enquête sur PPDA avait débuté en février 2021 quand l’écrivaine Florence Porcel avait porté plainte pour viols. Une enquête préliminaire avait ensuite été menée pendant quatre mois par le parquet de Nanterre, au cours de laquelle 23 femmes avaient témoigné. La majorité des faits dénoncés étant prescrits, l’enquête avait été classée sans suite en juin. D’autres témoignages contre l’ancien journaliste étaient parus dans la presse. Patrick Poivre d’Arvor a contesté toutes les accusations portées contre lui et déposé plusieurs fois plainte pour dénonciation calomnieuse. Après un premier classement sans suite d’une telle plainte, Patrick Poivre d’Arvor a récemment porté plainte contre 16 de ses accusatrices, cette fois-ci avec constitution de partie civile pour provoquer la saisine d’un juge d’instruction. Ce juge n’a pas encore été désigné, la plainte étant au stade de la consignation. Pour PPDA, ces 16 plaignantes sont des «amoureuses éconduites ou ignorées très amères» qui agissent «par vengeance» en «hurlant aux loups», d’après sa plainte. Pour les faits dénoncés par Mme Porcel, le classement sans suite par le parquet de Nanterre était motivé par la «prescription» des faits de 2004, mais aussi par l’»insuffisance de preuves» pour ceux de 2009. Fin novembre, Mme Porcel s’était constituée partie civile afin de provoquer la saisine d’un juge pour enquêter de nouveau.Cette information judiciaire avait été ouverte en décembre pour les faits de 2009 seulement, ce qui a été contesté par la défense de Mme Porcel devant la chambre de l’instruction dénonçant un «refus d’informer». L’information judiciaire doit désormais porter «sur l’ensemble des faits», incluant ceux de 2004, selon la source proche. Patrick Poivre d’Arvor est également visé par une autre enquête en cours, celle-ci dirigée par des magistrats du parquet de Nanterre, suite à trois plaintes pour viols, tentative de viol ou agression sexuelle. Les plaignantes dénoncent des faits au festival de Cannes en 1985, dans son bureau chez TF1 en 1995 ou encore dans un Club Med en Savoie en 2013. Ces faits apparaissent également prescrits. Au moins 27 femmes ont témoigné contre PPDA dans la presse ou devant la justice, dont deux mineures au moment des faits présumés.