Alcatel-Lucent: rassemblement devant l’Assemblée nationale de salariés

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Plusieurs centaines de salariés d’Alcatel-Lucent se sont rassemblés jeudi devant l’Assemblée nationale pour protester contre le plan de restructuration du groupe alors qu’une délégation était reçue par le président de la commission des Affaires économiques. Munis de pancartes avec les inscriptions «Non aux licenciements» ou «Oncle Ben (le directeur général du groupe, Ben Verwaayen,ndlr) m’a tué», ils étaient au moins 500 salariés, selon l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC et CGT, à attendre la délégation reçue par François Brottes (PS), le président de la commission. «Les deux sujets principaux abordés ont été le prêt et ses garanties ainsi que les moyens de relancer la filière», a rapporté Pascal Guihéneuf, délégué central CFDT, qui a estimé que la commission économique «était bien renseignée sur les problèmes du groupe et de la filière». L’été dernier, Alcatel-Lucent a annoncé à ses 76.000 employés son intention de supprimer 5.000 postes dans le monde, dont 1.353 en France. «Les salariés s’inquiétent des risques de démantèlement liés au prêt alloué à Alcatel-Lucent qui est gagé sur les brevets de la société, à un taux d’intérêt et à des frais financiers très élevés», a dit M. Guihéneuf. L’équipementier télécoms français a emprunté en décembre aux banques Goldman Sachs et Crédit Suisse, 1,615 milliard d’euros, garantis notamment par ses quelque 29.000 brevets. Les syndicats craignent que la direction soit obligée de les céder si elle n’arrive pas à rembourser ce prêt.