Amandine CASSI, Directrice du pôle études d’Eurodata TV Worldwide

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Les divertissements rencontrent aujourd’hui un succès grandissant dans le monde. Comment cela s’explique-t-il ?
Amandine CASSI
Les marques de divertissement sont aujourd’hui hyperpuissantes en télévision. Elles représentent 41% des programmes les plus performants en 2012, contre 38% pour la fiction. Les programmes de recherche de talents ont été, en 2012, l’un des piliers du genre. Caractérisées par une tendance «Feel Good», familiale et ludique où le spectacle était au rendez-vous, ces émissions («Masterchef», «Danse avec les stars», «The Voice», l’«Eurovision»,…) sont encore plus présentes dans les palmarès internationaux des programmes les plus performants.
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De nouveaux divertissements vont-ils émerger prochainement ?
Amandine CASSI
Bien entendu ! C’est le cas de «Your Face Sound Familiar» (prochainement sur M6) où des célébrités se grimeront pour imiter d’autres personnalités. Vous avez également «We Are Family», un format FremantleMedia où une famille de mélomanes se rassemble pour chanter ensemble devant la nation. Enfin, Simon Cowell, le créateur de «X-Factor» ou de «Got Talent», a lancé sur YouTube un nouveau format, «You Generation». Dans cette émission, il sélectionne divers talents par le biais d’Internet. Il les coachera et tentera de les faire émerger.
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La fiction locale s’impose sur le marché. Quel état des lieux en dressez-vous ?
Amandine CASSI
Des territoires comme la Turquie ont aujourd’hui une approche plus qualitative sur la création de leur fiction. Dernier exemple en date, la série en costume «Magnificent Century». Elle a été vendue en Europe Centrale, en Europe de l’Est, au Moyen-Orient ou encore au Maghreb. Le Royaume-Uni confirme son rang de 2ème exportateur de programmes dans le monde derrière les États-Unis notamment grâce aux séries dramatiques comme «Downton Abbey», vendue dans plus de 100 pays. Face à cet essor des productions locales et européennes, le rayonnement des séries américaines dans le palmarès international est en baisse.
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Dans un contexte où le digital pose son empreinte, la TV se réinvente-t-elle?
Amandine CASSI
On ne peut plus passer à côté du digital et du «second écran». Les sites Internet des chaînes sont devenus des plateformes sociales globales avec des outils mis à disposition des internautes-téléspectateurs (live, catch-up, commentaires, partages, infos complémentaires, fil Twitter relatif au programme,…). Les programmes deviennent des marques globales. Du coup, les diffuseurs renforcent l’aspect social et participatif de ces dernières.