Arte : «Tchétchénie, une guerre sans traces», le 3 mars à 22h30

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Derrière les façades scintillantes de Grozny City, comme derrière le décor d’un théâtre, la réalisatrice Manon Loizeau a découvert un pays obscur, une contrée de larmes et de terreur, la Tchétchénie du président Ramzan Kadyrov. La chaîne de télévision Arte diffuse le 3 mars à 22h30 «Tchétchénie, une guerre sans traces», documentaire d’une heure 20 qui s’ouvre par ces mots, sur des images tournées à la fenêtre d’un train: «Je retourne en Tchétchénie vingt ans après le début de la guerre, dix ans après mon dernier voyage». «Pendant des années, je n’avais pas réussi à y revenir», confie Manon Loizeau. «Mais j’avais gardé cette volonté, cette obsession de retrouver les gens que j’avais rencontrés pendant la guerre. Et, une fois sur place, j’ai été sidérée par cette logique d’effacement. Je ne m’attendais pas à ce que se soit si dur, si accablant». «Le souvenir même de la guerre est interdit, les gens osent à peine se rendre au cimetière, alors que pas une famille n’a été épargnée. La peur est presque palpable, c’est sidérant». Les rares à n’avoir pas pris le chemin de l’exil se murent dans le silence, vivent dans l’angoisse des coups frappés à la porte, en pleine nuit, par des policiers ou des soldats qu’il faut suivre sans discuter pour, le plus souvent, ne jamais réapparaître. Les forces de l’ordre, la terrible «administration présidentielle» sont toutes-puissantes, la justice asservie, la population plongée dans une terreur médiévale.