Bélarus: Bruxelles dénonce une loi qui restreint la liberté des médias

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    La Commission européenne a condamné mardi l’adoption la semaine dernière par le parlement bélarusse d’une loi qui restreint «encore plus la liberté» des médias dans le pays. «Je déplore l’adoption par le parlement bélarusse d’une nouvelle loi sur les médias qui va restreindre encore plus la liberté de la presse au Bélarus», a déclaré la commissaire au Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner dans un communiqué. «La liberté de la presse est un élément essentiel de la démocratie et j’appelle les autorités bélarusses à remédier à cette situation avant les élections législatives du 28 septembre», a-t-elle ajouté. La commissaire a également rappelé que l’UE était prête à approfondir ses relations avec Minsk si les autorités faisaient des «pas convaincants vers la démocratie, le respect des droits de l’Homme et l’état de droit, y compris la libération de tous prisonniers politiques, la liberté des médias et la conduite démocratique des élections». Le parlement du Bélarus a adopté la semaine dernière en deuxième lecture une loi qui prévoit un contrôle plus strict de l’Etat sur les journaux en ligne, la seule voix indépendante dans ce pays où les médias d’opposition sont réduits à néant. Selon les termes de ce texte proposé par le gouvernement du président Alexandre Loukachenko, tous les médias du pays, y compris les journaux en ligne, devront se soumettre à une nouvelle procédure d’enregistrement. La radio et la télévision bélarusses sont déjà strictement contrôlées par l’Etat et il ne reste plus qu’une dizaine de journaux indépendants dans ce pays considéré en Occident comme la dernière dictature d’Europe. L’Internet reste pratiquement l’unique source d’information indépendante. Il y a quelques mois, en mars, Mme Ferrero-Waldner s’était pourtant réjouie de plusieurs décisions positives du régime de Loukachenko, en particulier la libération de certains prisonniers et l’autorisation d’ouverture d’une délégation de la Commission européenne à Minsk. Elle espérait alors que cela créerait un «élan positif» dans les relations entre l’UE et le Bélarus.