C. ALVARESSE (France Télévisions) : «Nous alimentons les grilles tout l’été avec des documentaires inédits»

482

Du 30 juin au 1er septembre, la case documentaire «L’heure D» signe son grand retour pour une 6ème saison, chaque mercredi à partir de 23h00 sur France 3. L’occasion de nous entretenir avec Catherine ALVARESSE, Directrice des Documentaires de France Télévisions.

media+

Proposer des documentaires inédits tout l’été, cela fait partie de votre feuille de route ?

Catherine ALVARESSE

Absolument ! Nous alimentons les grilles avec des documentaires inédits. Sur France 5, nous privilégions les séries «découvertes» plutôt incarnées comme «Nus & Culottés». Nous proposerons au total 8 séries documentaires cet été sur France 5, ce qui représente 40 épisodes inédits. Du côté de France 3, nous sommes davantage tournés vers la société contemporaine et la culture à travers la case «L’Heure D», chaque mercredi en deuxième partie de soirée. L’avantage de l’été, c’est que nous sommes beaucoup moins contraints par les audiences. Plus que de l’inédit dans les documentaires, cela nous permet de faire émerger des écritures singulières et des nouveaux talents.

media+

Comment cela se matérialise-t-il à l’antenne ?

Catherine ALVARESSE

Par des prises de risques éditoriales en collaborant par exemple avec de nouveaux réalisateurs. C’est le cas pour «Wilfrid» (Enfant Sauvage Productions/Day for Night), un film de 52’ de Léo Lagrafeuille qui retrace le combat ordinaire d’un jeune homme hors du commun (diffusion le 30 juin à 23h30 sur France 3). Tester de nouvelles écritures, c’est aussi ne pas mettre de commentaires et oser des choses. Dans «Garage, des moteurs et des hommes» (Petit à Petit Production) de Claire Simon, nous passons 70’ dans un petit garage avec des personnages qui nous racontent une histoire passionnante (diffusion le 7 juillet à 23h10). Beaucoup de ces documentaires ont une forme cinématographique dans leur grammaire visuelle avec des moyens limités. Je suis épatée de voir le niveau des films dans leur approche visuelle.

media+

Quels sont les critères de sélection des documentaires mis à l’antenne ?

Catherine ALVARESSE

Il y a certainement une part de subjectivité dans ce que nous sélectionnons mais cela repose avant tout sur des échanges avec nos collègues des antennes régionales, et donc sur nos expertises respectives. Les films sont en effet le fruit d’une collaboration active avec les antennes régionales de France 3 pour «L’Heure D». On peut avoir des films très ancrés dans une réalité régionale, et à qui nous proposons une visibilité nationale. Cela renforce l’intérêt de l’offre avec un autre regard. Cela nous permet aussi de travailler avec des sociétés de production régionales.

media+

De quels budgets disposent-ils ?

Catherine ALVARESSE

Environ 30.000 € par film. C’est environ le budget que nous investissons égalent sur la case «25 nuances de docs» en 3ème partie de soirée sur France 2.

media+

Quelles sont les conséquences de la pandémie sur les tendances de vos futurs documentaires ? 

Catherine ALVARESSE

Avec la période que nous vivons actuellement, nous voyons émerger beaucoup des films sur l’environnement, l’agriculture et nos paysages. Le documentaire «Nous Paysans» sur France 2 (qui avait rassemblé 5,5 millions de téléspectateurs, ndlr) faisait partie de cette problématique. Nous sentons monter aussi en puissance le décryptage géopolitique. La pandémie nous a bien montré ce qu’était la mondialisation. Enfin, les problématiques de la jeunesse, de leur détresse et parfois même de la santé mentale qui en découle, reviennent en force, tout comme les films de science qui se réinventent. Dans chacun des projets proposés par les producteurs, il y a de l’espoir. Nous allons renforcer toutes ces tendances pour la rentrée.