Filiale commerciale du groupe audiovisuel public français, France tv distribution est le partenaire des producteurs et des ayants droit pour maximiser les revenus de leurs programmes sur tous supports médias ainsi que la distribution et le financement de programmes audiovisuels. Tour d’horizon de l’activité avec Catherine BERNARD, Directrice générale adjointe de France tv distribution.
MEDIA +
La crise sanitaire mondiale a-t-elle impacté le business de France tv distribution ?
CATHERINE BERNARD
Cela dépend des activités. Par exemple, toutes les parties liées à la co-exploitation et à la co-production de spectacles vivants, musique et expositions, ont été en effet très ralenties. En revanche, les ventes de droits en France et à l’international n’ont pas été impactées. La situation nous a permis d’être inventifs en matière de marketing digital pour remplacer les salons et marchés qui n’ont pas eu lieu. Et cela a très bien fonctionné. Comme les tournages ont été suspendus à cause du coronavirus, les chaînes étrangères ont fait beaucoup d’acquisitions pour remplir leurs grilles.
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Vous en avez donc bénéficié ?
CATHERINE BERNARD
Oui, très directement ! Il y a eu un appel d’air suite au gel des productions. Beaucoup de contenus se sont très bien vendus, notamment les dernières coproductions de France Télévisions : «Dix pour Cent» saison 4, «Laëtitia», «Parlement», «Stalk», mais aussi des séries plus classiques comme «Astrid et Raphaëlle». Chaque chaîne souhaitant avoir ses propres programmes exclusifs, le curseur des investissements, habituellement axé sur la coproduction, a basculé sur les acquisitions. Avec le confinement, les chaînes n’ont pas pu coproduire. Les diffuseurs étrangers sont donc revenus en masse pour acheter. Ça a été une bonne chose pour l’ensemble des programmes que nous avons en gestion.
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Comment déterminez-vous le tarif de vos programmes ?
CATHERINE BERNARD
Les prix évoluent en fonction du contenu, du format, de la taille du diffuseur et du pays. Il y a énormément de facteurs qui déterminent les tarifs.
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France tv distribution commercialise les marques pour le compte des ayants droit. Chaque programme peut-il se décliner sous différents types de produits ?
CATHERINE BERNARD
Oui, nous avons 80 propriétés en gestion. Une fois coproduit par France Télévisions, nous travaillons auprès du producteur pour valoriser au mieux son programme sur un certain nombre de secteurs. Il y a d’abord la T-VOD sur des plateformes. Quand ces dernières ne sont plus sous-droits France TV, nous faisons de l’AVOD. On les commercialise ainsi sur YouTube ou d’autres supports. Nous faisons aussi de la vidéo physique. Lorsque cela s’y prête, nous éditons des produits dérivés. Ça marche pour des programmes enfants et adultes. Sur «Silence ça pousse !», nous avons édité des gammes de produits de jardinage. «Thalassa» a été décliné en gamme de vêtements. «Peppa Pig» et «Pyjamasques» sont deux fleurons de notre catalogue. Il y a aussi des classiques comme «Tchoupi» ou «Petit Ours brun». Il y a aussi des licences promotionnelles qui permettent de faire vivre la marque sur un territoire, généralement l’Europe francophone. Installer un programme en licence, c’est très long.
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France tv distribution reste-t-il un partenaire majeur des producteurs de musique et de spectacles vivants ?
CATHERINE BERNARD
Absolument, et même si le secteur a été un peu ralenti. Nous avons énormément de projets à venir : exposition d’envergure et comédies musicales. En association avec la maison de disques Pias, nous avons lancé «Jour de gloire», un livre-disque de 19 textes autour de la République française, interprétés par de nombreux artistes. En musique, nous co-exploitons l’album «Un grand amour» de Carla Bruni, entré directement N°5 au Top album. Il y a aussi l’album de Francis Cabrel, «A l’aube revenant», n°1 des ventes et meilleur démarrage de l’année, et celui de Vianney, «N’attendons pas».
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A cela s’ajoute la gestion de plus de 100 chaînes YouTube ?
CATHERINE BERNARD
C’est une de nos grandes fiertés. Nous avons 3 chaînes ayant plus d’1 million d’abonnés («T’choupi», «Les Lapins Crétins», «C’est pas sorcier») et 40 chaînes ayant plus de 100.000 abonnés («C dans l’air», «C à vous», «Secrets d’histoire», «Le magazine de la santé»,…). En 2021, nous devrions avoir plus de 50 chaînes ayant plus de 100.000 abonnés, et 2 nouvelles chaînes millionnaires. Notre présence sur YouTube est rentable. En plus des programmes de France Télévisions, nous gérons des contenus NRJ12 («Tellement vrai»), «Chérie 25 (Le Jour où tout a basculé) et même TF1 (Yu-Gi-Oh!). Nous lançons d’ailleurs un MCN «Boketto» qui nous permet de gérer un large catalogue de programmes. On accompagne aussi des YouTubers comme Max Bird.
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Quels projets pour 2021 ?
CATHERINE BERNARD
Nous lançons «Stories by FTD», une cellule qui fait de l’accompagnement en développement pour des producteurs ayant des idées. Nous souhaitons les aider dans la recherche de financement, notamment. L’objectif étant d’être impliqué très en amont dans un projet.