Concurrence: Londres lance un examen du marché de l’intelligence artificielle

262

L’autorité britannique de la concurrence (CMA) a annoncé jeudi lancer un examen du marché de l’intelligence artificielle (IA), actuellement en plein essor, du point de vue de la concurrence et de la protection des consommateurs.

Les modèles d’IA «qui ont émergé au cours des cinq dernières années ont le potentiel de transformer une grande partie de ce que font les gens et les entreprises», a estimé la CMA dans un communiqué. «L’IA a fait irruption dans la conscience publique au cours des derniers mois, mais elle est sur notre radar depuis un certain temps», assure Sarah Cardell, directrice générale de la CMA, citée dans le communiqué. «Il est crucial que les avantages potentiels de cette technologie innovante soient facilement accessibles aux entreprises et aux consommateurs britanniques, mais aussi que les gens soient protégés de problèmes tels que des informations fausses ou trompeuses», a-t-elle ajouté.

Le régulateur se penchera notamment sur «les opportunités et les risques» du secteur et «produira des principes directeurs pour soutenir la concurrence et protéger les consommateurs», a indiqué la CMA dans son communiqué. Le déploiement à toute vitesse d’une intelligence artificielle (IA) de plus en plus «générale» a été symbolisée par le lancement en mars par OpenAI de GPT-4, une nouvelle version plus puissante du modèle de langage naturel qui opère ChatGPT. Ce lancement a aiguillonné la compétition dans ce domaine. Microsoft et Google sont notamment lancés dans une course effrénée à l’IA générative.

Cette technologie marque la rupture entre des algorithmes qui, principalement, classent des données, et des algorithmes capables de générer des contenus originaux sur commande (textes, poèmes, images, lignes de code informatique, etc), à partir des données sur lesquelles ils ont été formés. Mais le succès de ChatGPT, Bing (Microsoft), Bard (Google) et d’autres programmes soulève de nombreuses questions, de la propriété intellectuelle aux dangers en matière de désinformation, de fraudes ou de remplacement de nombreux emplois par l’IA.

En Europe comme aux Etats-Unis, les autorités réfléchissent à des moyens de réguler le secteur. La Maison Blanche a notamment publié fin 2022 un «plan pour une Déclaration des droits sur l’IA», qui énumère des principes généraux tels que la protection contre les systèmes dangereux ou faillibles et a invité les dirigeants de plusieurs entreprises du secteur à une réunion jeudi sur les risques liés à l’IA. De l’autre côté de l’Atlantique, l’Europe espère à nouveau montrer la voie avec un règlement ad hoc sur l’IA, comme elle l’avait fait avec la loi sur les données personnelles. La CMA prévoit de son côté de publier ses conclusions en septembre 2023.